jeudi 18 février 2010

Je me souviens encore...

Je vais cesser de téléphoner à ma grande soeur.
Je n'ai aucun problème avec elle.
Bien au contraire, même!
Seulement, comme je lui téléphone, elle commente de vive voix ce qu'elle vient de lire sur ce blog.
De ce fait, elle ne double pas le commentaire en le récrivant ici.

C'est ainsi que j'appris hier que si ma boîte de Lion Noir est restée accrochée à ma mémoire, ma grande soeur se souvient parfaitement que son palet à elle était une boîte de pastilles Pulmol.
Et c'est là que l'énigme commence!
D'où venait-elle cette boîte?
Une certitude: pas de chez nous.
Notre mère avait une conception assez.... Comment dire?.... Rude de la vie.
Les enfants devaient s'endurcir et ne pas se plaindre pour un oui pour un non.

Et comme nous étions finalement des enfants ordinaires, il arrivait que nous nous plaignions.
Oh! Rien! Un soupir à peine!
Et notre mère avait alors des réponses qui auraient redonné vie à un mourant.

Tu veux un exemple? Plusieurs?

Voix traînante de l'enfant: "Maman, je ne me sens pas bien....."
Voix ferme de la mère: "Fais toi sentir par quelqu'un d'autre!"

Si c'est pas de l'humour, hein?.... Tu te sens tout de suite mieux!

Voix agacé de l'enfant, accompagné du geste adéquat: "Maman! J'ai des boutons!"
Voix ferme de la mère: "Fais des boutonnières!"

Oh ben ça va aller beaucoup mieux!

Voix suppliante de l'enfant, tôt le matin: "J'ai mal au ventre....."
Voix toujours ferme de la mère: "ça passera quand tu seras à l'école!"

Et ça passait. Fallait bien, hein!.....

Je te l'ai dit hier: j'étais une petite fille malheureuse........

Il y a un domaine pourtant où j'ai connu de grands bonheurs. (Je crains que ma grande soeur ne voit pas les choses de la même façon!).

Petite fille j'adorais les bestioles.
J'ai eu un chat, baptisé Moussy, que nous dûmes donner à un juge de paix parce que dans le nouveau bâtiment où nous allions emménager les animaux étaient interdits.
J'ai eu des poules naines.

J'ai élevé des têtards. C'était dans l'appartement où les chats avaient été interdits.
Chaque jour je vérifiais que la métamorphose s'accomplissait. Chaque année mes têtards mouraient à peine les bourgeons des pattes arrières étaient-ils apparus.
Enfin, un printemps, les petites bêtes résistèrent.
Cette année-là, les pattes arrières avaient pu se développer et les pattes antérieures commençaient à poindre.
Il faisait beau et doux. J'avais posé le gros bocal les contenant sur le bord de la fenêtre de la cuisine.
Je ne sais plus qui a heurté le bocal.... Je me souviens juste d'un cri, du bruit du verre cassé (à quel étage habitions-nous? troisième? Quatrième?).
Je me précipitai en bas pour récupérer les survivants....
Peine perdue.
Les têtards détestent l'entrainement parachutiste....

C'était bien le genre d'événement qui me rendait vraiment triste.

Place des Couronneries, j'ai eu des hamsters, et ça, ma mère détestait! La cage devait rester dans ma chambre pour qu'ils ne soient jamais sous ses yeux.
Un soir, alors que quelques jours auparavant on m'avait acheté un magnifique pantalon bleu pétrole (si, si, je te jure!), je plaçais la cage sous la chaise de mon bureau et le pantalon sur ladite chaise.
Que les jambes reposent bien à plat sur la cage ne m'interpella pas un instant!
Je découvris le lendemain que les hamsters avaient le pouvoir de faire de la dentelle avec les dents..............................
Je ne te raconte même pas la réaction de ma mère... Que le nid des hamsters soit embelli par de magnifiques morceaux bleu pétrole ne l'émut pas du tout!


A la même époque, et au même endroit, j'ai eu un grillon.
J'étais allée le ramasser dans les talus derrière chez nous, mais ne possédant que la cage des hamsters, je ne trouvais qu'une boîte à chaussures pour lui faire sa maison.
Pour qu'il ne se sauve pas, je mettais sur la boîte un joli foulard.
Peine perdue! Chaque matin le grillon était dans la baignoire, chose noire à grandes pattes sur la céramique blanche.
Et ça, ma grande soeur n'aimait pas du tout!

Dans le Sud-Ouest, j'ai eu des oiseaux et quand l'un d'eux s'est échappé pour aller se poser sur le bord du balcon du troisième étage du bâtiment d'en face, mon père a trouvé naturel que je grimpe sur la rambarde pour le récupérer....

Après ça, c'est ma petite soeur qui a eu un chien. Et ça, ça m'intéressait très moyennement.

Depuis, j'ai eu des chats, des oiseaux et des poissons rouges (ou pas rouges!).
Aujourd'hui, j'ai Morice (la chatte sociopathe) et un poisson doré (qui n'a pas de nom sinon ce serait Rambo!)

Je vais peut-être arrêter les souvenirs d'enfance.... Ma grande soeur va encore pleurer en me lisant et me dire des mots doux qui ressemblent à des noms d'oiseaux.... (C'est sa manière de montrer son émotion!).

2 commentaires:

Christiane a dit…

Moi, je n'avais pas d'animaux mais 1 frère et 2 soeurs qu'il me fallait surveiller ou pire emmener avec moi au ciné alors que mes copines ELLES pouvaient s'y rendre sans toute leur smala ! Je n'allais pas en plus m'encombrer d'animaux. Et puis d'abord je déteste les bêtes car elles me font peur, voilà !

MamyS a dit…

Mais avoue que nous étions d'adorables bestioles!! T'as été une petite fille malheureuse toi aussi, hein?.... C'est maman qui va être contente!