Oublier le monde et les haineux...

Je pourrais te faire part de ma grosse colère contre les propositions du F Haine concernant l'interdiction du port de la kippa et du voile en public.
Je pourrais alors te dire que soit, faisons passer une loi pour cette interdiction.
Mais alors, pour être juste et équitable, interdisons aussi les croix et autres médailles de la Vierge qui pendouillent au cou de bien des gens.
Interdisons, et abattons, les crucifix et autres chapelles qui ornent nos routes et nos chemins.
Abattons et détruisons les statues de tous les saints chrétiens qui culminent sur nos hauteurs (et je peux te dire que dans la région où je vis, ça va faire du vide!).

Cependant, si je faisais ces propositions, je serais du côté de ceux qui ont détruits les Bouddha de Bamiyan.
Je cautionnerais ceux qui ont anéanti les mosquées au Mali.

Je me considère comme une personne instruite, ouverte d'esprit, aimant la Culture, d'où qu'elle vienne.
Je suis conciliante et je trouve normal et sain que chacun ait le droit de croire en qui il veut.
Je déteste au plus au point tous ceux qui veulent m'imposer leurs vues (étroites) d'esprit, en politique, comme en religion.
Et ça vaut pour tous les aspects de ma vie.

Alors plutôt que m'énerver vainement, je te propose une petite promenade au jardin public.

Le terme est désuet, plus encore si on ajoute "de province", jardin public de province, et c'est peut-être là que commence le charme.
Ici il porte le nom d'un grand homme local (dont la plupart des gens ignore qui il fut) ou par son surnom, dû à sa forme, "le fer à cheval".
Les photos que tu as vues pour les fêtes du Roi de l'Oiseau, ont déjà été prises dans ce jardin.

Jeudi fut une longue journée.
Cours le matin, information aux élèves de 5ème pour qu'ils choisissent quel IDD ils pouvaient faire, puis réunion pour débattre de trois points éminemment importants: la note de Vie Scolaire, le stage des élèves de 3ème et  Hida.
Sous ce joli nom se cache en fait l'Histoire des Arts (HidA).
Entre la seconde et la troisième réunion, j'avais une heure de battement, un grand ras-le-bol et une soif intense.

Mon collège se situe juste derrière ce fameux jardin public.
Une petite buvette y est ouverte à l'ombre des frondaisons de grands, vieux et magnifiques platanes.
Les patrons sont d'une grande gentillesse, prenant le temps de papoter avec chacun.
Les enfants, sortant du collège, s'y arrêtent pour acheter des sucettes.
Quelques mères de famille s'y installent avec leurs petits et les font goûter en commandant des crêpes ou des glaces.

Devant un thé glacé, j'ai pris le temps de décompresser.
Et tout à coup, j'ai eu cette impression de calme, de simplicité et de lieu désuet et charmant.
Sans faire d'autres mouvements que celui de sortir mon téléphone, sans même changer de place, j'ai pris pour toi, lectrice, ces quelques photos.

A ma gauche, se faufilant entre les jeux pour enfants (bac à sable, toboggan etc) et le musée Crozatier*, le chemin d'entrée par où on arrive en venant du collège.

Une mère et son fils prenait ce jour-là le temps de goûter et de jouer avant de rentrer à la maison.

 En pivotant à peine vers ma droite, soit presque en face de moi, on peut voir les grandes allées sableuses et les parterres soignés.

Continuons à pivoter. Une autre allée sous les frondaisons, qui mène vers l'autre bout du jardin en passant par l'animalerie (qu'on ne voit pas d'ici) où les enfants aiment admirer et entendre le paon, s'extasient devant les rennes, etc... En sortant de ce côté-là, on arrive en plein centre ville.

Celle-ci est un peu flou car prise avec le zoom pour que tu apprécies le long chemin sous les platanes.

Facile d'oublier, dans la quiétude d'une fin d'après-midi ensoleillé, le monde et ses haineux....

* le musée Crozatier: mais si, tu le connais! Dans tes livres d'histoire, la photo du tableau représentant Vercingétorix rendant les armes, c'est dans ce musée qu'elle a été prise! (voir les sources sous ladite photo).