A la démocratie!

Voici revenu le temps du dos coincé et du torticolis qui impressionne même le médecin...
Imagine un peu: je marche comme une très vieille femme, buste en avant et à tout petits pas.
Pour compléter le portrait, mon cou aux muscles tétanisés, oblige ma tête à se tenir penchée au point que ma joue droite touche presque mon épaule (du même côté, faut pas déconner non plus!) elle-même pointée vers le ciel par un autre groupe musculaire contracté à mort.
L'image même de la sexytude............................

Mise au repos forcé pour huit jours (non, je ne serai pas au collège pour recevoir le père de Chouchou!) j'en profite pour lire, écouter et regarder toutes sortes d'informations.

C'est ainsi que j'ai appris que la Russie était (je cite) "une belle démocratie"....................
Et la suite des événements le prouve!

Un pauvre homme bien de chez nous, qui gagnait trop bien sa vie ici, décida un jour d'émigrer vers un pays proche qui lui offrait une belle opportunité de garder ses sous.
Le dirigeant de "la belle démocratie", ému par le sort de ce pauvre émigré, lui offrit, de sa seule décision -quand on te dit que c'est une belle démocratie - et sans délai un passeport.
Passeport qui lui permettra de garder plus de sous encore que prévu!

Quelle belle solidarité me diras-tu!

Mais ce n'est pas tout que d'avoir un beau passeport d'une belle démocratie!
Encore faut-il trouver à se loger!
Pour pallier cette difficulté, le même dirigeant offrit à son bel ami immigré un beau terrain afin qu'il y construisît une belle maison dans laquelle le pauvre homme sera au chaud pendant les longs et durs hivers que peut connaître cette belle démocratie.

C'est un beau geste non?
Et puis ce n'est pas comme si dans cette belle démocratie il y avait des gens qui mourraient de froid parce qu'ils n'avaient pas de maison, hein?

Cette belle histoire inspira une autre de nos concitoyennes.
Celle-ci, autant à plaindre que le premier, se dit que pour obtenir un beau passeport beau-démocratique, elle devait émouvoir le gentil dirigeant.
Or, les Lyonnais, qui comme chacun sait sont des gens cruels et sans état d'âme, voulaient mettre à mort deux éléphantes.
La Capitale des Gaules n'est bien sûr pas devenue capitale du safari exotique.
La décision, que je me garderai bien de commenter, est liée à l'état de santé de ces pachydermes qui pourrait mettre la santé humaine en danger.
Je ne peux pas imaginer que quiconque abatte un éléphant pour le plaisir...

A part peut-être le roi d'Espagne dans un moment d'égarement dont il s'est, depuis, excusé.
Tu noteras cependant que l'éléphant abattu dans ce moment d'égarement n'a pas recouvré la vie après les excuses royales...

Bref! Revenons à la dame.
Si on abat les éléphante, menace-t-elle (mais est-ce une menace?) elle demandera l'asile à la belle démocratie.
Quel dilemme!
Perdre la dame qui fut, autrefois, un véritable emblème de notre beau pays?
Laisser vivre des éléphantes et y perdre quelques lyonnais qui n'avaient qu'à rester chez eux plutôt que d'aller respirer les miasmes des bestioles?

Je crois pouvoir aider à trancher dans cette affaire.

Puisque la belle démocratie possède beaucoup de terrains vierges, je propose qu'on y envoie la dame et les éléphantes malades.
Aux frais du gentil dirigeant ou à ceux de la belle dame, ça on en discutera plus tard, mais pas aux frais du contribuable français (faut pas abuser non plus!).
Le gentil dirigeant se fera une joie, je n'en doute pas, de leur offrir à toutes, un passeport et un terrain pour les abriter.
Avec les températures polaires qui règnent là-bas actuellement, les éléphantes auront deux possibilités:
soit elles mourront de froid et du coup le problème de santé publique s'éteindra avec elles;
soit ce grand froid justement mettra leurs microbes en veilleuse et la dame sera bien contente.

Dans tous les cas, une grande fête pourra être organisée pendant laquelle les nouveaux beaux-démocrates pourront se déguiser en couple de moujiks aisés, verre de vodka à la main, et larmes z'émues dans les yeux pour remercier le gentil dirigeant, tout en chantant à l'unisson un couplet sur la bonté et la richesse de cette belle démocratie...

Quant à nous, ici, en France, nous gagnerons peut-être le droit de revenir aux vrais problèmes, et, peut-être   ne verrons-nous plus nos journaux encombrés par des sujets qui ne devraient pas se voir attribuer l'honneur des gros titres, des premières pages et des ouverture de journaux télévisés.

Cependant, et par solidarité avec lui, je ne peux m'empêcher de plaindre le peuple de la belle démocratie!
Parce qu'à ce rythme-là, il risque de voir son pays se peupler de tout un tas de pauvres gens qui n'ont en tête que leur propre confort, leurs sous et leur bien-être...

Allez, lectrice, en cette période de gaîté obligatoire, de galette et de champagne, je t'invite à lever ton verre et à trinquer avec moi:
A la démocratie!