J'aurais aussi pu titrer ce billet "Où je me rends ridicule au plus haut point!"
Cet épisode est bien plus récent que le précédent puisqu'il a eu lieu l'été dernier.
Si tu me suis depuis à peine plus d'un an, tu te souviendras aisément que mon année 2011 fut très" hospitalière".
Fin juin, après un séjour à l'hôpital et un séjour en maison de convalescence, je suis partie à Lyon pour ce que j'appelais alors une "homardisation".
Chaque jour, matin, midi et soir, et encore un peu plus tard dans la soirée, le Héros et moi nous rejoignions par téléphone.
Cependant si nous pouvions utiliser le téléphone de ma chambre toute la journée, le soir, à partir de 22 heures, il fallait passer sur les portables.
Ce soir-là, bien fatiguée par les séances sans fin de remusculation, je m'endormis et ne me réveillai qu'après 22 heures.
Qu'importe, j'attrapai mon portable.
Horreur! pas de réseau!
Renseignements pris nous étions plusieurs dans la même situation.
Connaissant mon amoureux, je savais qu'il allait s'angoisser si je ne donnais pas de nouvelles.
Ma voisine de chambre, gentiment, me prêta alors son portable puisque son réseau fonctionnait.
Premier appel sur le portable du Héros.
Il ne décroche pas aussi je laisse un message afin qu'il rappelle sur le portable de la jeune fille.
J'imagine qu'il est endormi au salon et que son portable est resté dans son bureau.
Pas grave, je vais faire sonner le fixe et lui donner le numéro de vive voix.
Pas de réponse sur le fixe non plus.
J'ai une totale confiance en lui et je sais qu'il est à la maison.
Pourquoi ne répond-il pas?
Encourager par ma voisine, je rappelle alternativement sur le portable et sur le fixe, espérant que les deux sonneries finiront par réveiller ma marmotte au sommeil lourd.
Trente minutes et onze appels plus tard, je n'ai toujours pas joint celui que j'aime...
Sans faire cesser les appels sur les deux téléphones je commence à comprendre ce qui se passe.
Fatigué par les allers-retours qu'il n'a pas cessé de faire entre son boulot, l'hôpital et la maison, puis les mêmes trajets augmentés par la distance pour la maison de convalescence; fragilisé par les émotions engendrées par mon hospitalisation brutale et les mauvaises nouvelles données par les médecins; épuisé par les longs trajets chaque week-end pour venir me rejoindre puis repartir chez nous, mon mari, cinquante ans passé, fumeur, non sportif, est forcément en train de faire un malaise...................
Oui oui, une crise cardiaque, là tout seul chez nous.....
Je le vois, allongé sur le sol, encore conscient mais incapable de se saisir d'aucun des téléphones, il espère que je vais comprendre et il me supplie à distance de l'aider.
Oui mais qui appeler à l'aide?
Mes voisins?
Je ne sais même pas leur nom de famille!
J'appelle sur le portable de nos anciens voisins avec qui nous sommes amis, mais je sais qu'elle coupe son portable la nuit et je ne connais pas leur numéro de fixe qui est sur liste rouge.
Comme prévu, elle ne rappelle pas.
Entre deux j'ai continué à faire sonner chez moi et je vais continuer jusqu'au dénouement.
Seul le silence me répondra jusqu'au bout.
Je suis en larmes, désespérée....
Pour lui porter secours je ne peux qu'appeler un taxi qui me ramènera chez moi, à quelques 130 kilomètres de là............................
Enfin une idée de génie me traverse.
Tant pis pour le côté dérangeant d'un appel à 23h30...................
J'appelle le commissaire de police, pas moins!
Il connaît bien mon mari avec qui il travaille régulièrement et, avec sa femme, ils sont déjà venus manger à la maison.
Ouf! Il répond.
En larmes, je lui explique la situation.
Il tente de me calmer avant de m'annoncer que lui-même .............. est à l'hôpital!
Devant mon état de panique il prend cependant les choses en main.
D'abord il reprend les deux numéros de téléphone puis il va demander à la BAC de passer chez nous pour voir.
Promis-juré il me rappelle très vite.
Quelques minutes plus tard, le téléphone qui n'a jamais quitté ma main (merci Sandy!) sonne.
Et c'est mon Héros au bout du fil!
Oui, comme je l'avais d'abord imaginé, avant de partir en vrille, il dormait sur le canapé.
Epuisé, il s'est endormi profondément.
Son portable était bien sur la table basse, mais c'est seulement quand le commissaire l'a appelé qu'il l'a entendu.
En effet, le Héros met des sonneries dédiées et la mienne était très douce (comme moi?!) tandis que celle du commissaire était plus intrusive.
Et le fixe?
"Ça fait deux jours que je te dis qu'il est en panne et que je ne peux plus recevoir d'appel!"
Gloups! J'avais oublié!
Depuis c'est devenu une blague récurrente entre le commissaire, mon mari et moi: mon mari entend les appels du commissaire et pas les miens.
Inutile peut-être de te dire que je me suis excusée platement auprès du commissaire et que, dès que ça a été possible, je les ai invités, lui et sa femme, pour un repas à la maison...
Et voila comment mes paniques idiotes peuvent me pousser à me rendre complètement ridicule!!!
8 commentaires:
je ne te trouve pas ridicule du tout... C'est plutôt mimi tout plein. Comme quoi, c'est toujours pratique d'avoir des amis bien placés (héhéhé !!!)
y a un truc que je n'ai pas pigé : si vous appeliez du portable de votre voisine de chambre, le gsm du Heros ne pouvait pas sonner avec votre sonnerie dédiée puisqu'il ne s'agissait pas de votre numéro.
ptet une autre sonnerie encore plus silencieuse pour les appels inconnus dans le répertoire ?
hihihi en tout cas, j'ai un peu ri car ça m'a rappelé un coup de panique dans le meme style (mon homme habite loin) ou j'ai fini par appeler belle-maman (charmante, pas de probleme) pour apprendre que tout allait bien mais le gsm de cher et tendre était en haut, dans sa chambre et il papotait tranquillement dans la cuisine pendant que je me faisais des films catastrophe...
bienvenue au club ! :)
Olala, je comprends bien, j'aurais paniqué pareil, c'est migon je suis d'accord avec Carry :-)
@Mystik: C'est vrai! Sur le coup je n'y pensais pas: quand JE téléphone, il sais forcément que c'est moi... Ce qui est sûr c'est que la sonnerie dédiée au commissaire est VRAIMENT intrusive!
Hem, pour avoir à mon actif quelques unes de ces trouilles ridicules quand on les raconte, mais si prenantes quand on les vit, je ne te trouve pas ridicule!
Et j'ose espérer que les commissariats soient compatissants aux appels catastrophés des gens comme nous (parce qu'on en doit pas être les seules à se faire ce genre de film!)
Honnêtement, si je n'avais pas connu le commissaire, je n'aurais pas oser appeler la police. mais tu as raison: comment font les gens dans ce cas là?
ils prennent un xanax en attendant le lendemain (vécu aussi), parce qu'en fait, s'il y a vraiment un souci, n'étant ni secouriste ni toubib, ben on ne peut rien y changer, donc faut patienter en flippant le moins possible, quoi
Mystik, je ris en te lisant car je crois bien qu'il m'aurait fallu un peu plus qu'un xanax pour me calmer ce soir-là!
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