Duel3: Ces messieurs apprennent vite! (les premiers pas après une dispute)

Le duel continue... Lis ici, puis va chez Carry puis, comme précédemment, tu votes pour ton billet préféré............

Voila bien, dans ce duel, le billet le plus difficile à composer!
En effet, je dois te persuader que cette perfection faite homme est capable, après une dispute, non seulement de faire le premier pas mais, en plus, d'en tirer la leçon qui convient et, de surcroît, de ne plus jamais commettre la même erreur.

Ça va être dur..........................


Dans un couple, la dispute peut facilement arriver et plus facilement encore dégénérer.
Chez les uns on se fera la gueule pendant des heures/des jours/ des semaines selon le niveau d'intensité de la dispute et/ou de l'entêtement de chacun.

Chez les autres, la dispute durera pendant des heures/des jours/ des semaines, selon le degré d'agressivité et/ ou de certitude de chacun des protagonistes.

D'autant que les sujets de dispute sont légion!
Le plus souvent les enfants sont au centre.
Non pas qu'on se dispute à cause d'eux, mais bien à leur propos.
Maman accepterait bien telle tenue, mais papa s'y oppose: dispute.
Papa ne voit pas d'inconvénient à cette sortie mais maman refuse tout net de donner son accord: dispute.
Etc, etc.
Chacun est arrivé avec ses habitudes, ses certitudes, ses visions de l'éducation, et il faut parvenir à les faire coïncider.............
Pas facile!
Donc des disputes entre papa et maman...

Pour le Héros et moi, ce sujet n'est jamais abordé puisque, si nous avons quatre enfants à nous deux, aucun ne vit avec nous et tous sont largement assez grands pour que leur éducation ne soit plus au centre de nos préoccupations.

Cependant, un couple trouve aussi moyen de se disputer sur des sujets beaucoup moins graves et pourtant si nombreux.
Tu veux des exemples?

Le papier toilette.
Et d'abord son choix: feuille à feuille ou rouleau.
Si le feuille à feuille l'emporte, une dispute éclate quand l'un finit par trouver gonflant cette petite feuille qui traîne parterre, régulièrement et qu'il faut "toujours" que ce soit "moi qui la ramasse".
Au cas où le rouleau a été sélectionné, c'est sa position sur le dérouleur qui va créer un souci: déroulage par le haut pour l'un, par le bas pour l'autre.
L'unanimité se fera sur un fait récurrent, traduit par cette phrase inscrite au panthéon des disputes familiales: "Y en a marre! C'est toujours moi qui doit remplacer le rouleau vide!"
Et l'engueulade qui suit.....................


Chez nous, le papier toilette est en rouleau parce que nous avions tous les deux cette habitude.
En revanche nous n'avons pas la même façon de l'installer.
Je préfère un déroulement par le bas, le Héros l'installe presque toujours pour un déroulement vers le haut.
Dans mon autre vie, ça m'aurait fait crier qu'on ne l'installe pas correctement.
Aujourd'hui, soit je le retourne sans rien dire, soit je le laisse comme il a été installé.
Je considère que ça n'a strictement aucune importance et que ça ne vaut pas une dispute.
Celui qui finit le rouleau le remplace, tout naturellement et foin du sens.



Les saletés dans l'entrée.
Tu l'auras remarqué, seule la mère de famille frotte ses pieds sur le paillasson.
Va savoir pourquoi, un jour, elle finit par ne plus supporter le mépris de son homme pour l'objet qu'il enjambe dédaigneusement ou sur lequel il marche sans y prêter attention.
Et l'engueulade peut commencer....

Le Héros utilise très bien le paillasson et c'est à sa demande qu'on en a installé un dans l'entrée.

Je te passe les gouttes d'eau sur l'évier (qui vient juste d'être essuyé-briqué), la veste de madame posée sur le manteau de monsieur sur le porte-manteau de l'entrée, le chéquier qui n'a pas été remis à sa place, la clé  de la voiture qui n'est pas "là où elle est d'habitude",  les clés de maison qui ne sont plus " là où je les avais mises", la pelouse qui devait être -promis-juré- tondue ce week-end et qui devra attendre encore quelques jours, les affaires qui n'ont toujours pas été, soit déposées, soit  récupérées au pressing, la promenade très matinale ou très tardive du chien, le nettoyage de l'aquarium, la caisse du chat....

Et cette question, dans un soupir excédé ou un hurlement colérique:
"Pourquoi est-ce que c'est toujours moi qui doit ...................?"
Parfois remplacé par sa presque jumelle:
"Pourquoi c'est jamais toi qui.................................?"

Voila, la dispute a éclaté et maintenant le silence est revenu.
Qui va faire le premier pas?
Comment va-t-il s'y prendre?
Comment faire pour régler une fois pour toute le sujet?

Parvenue à ce point du billet, tu te dis lectrice, que j'avais annoncé que ce billet serait difficile à écrire et que, paradoxalement, il n'en finit pas.
Tu te dis aussi que tout ça sent le vécu.
Peut-être même t'es-tu inquiétée pour mon couple: mon dieu, mais que de sujets d'engueulade! Comment s'en sortent-ils?

Et c'est bien là que je voulais en venir.

En effet, tu le sais puisque tu me lis fidèlement depuis des lustres, mon couple va fort bien.
Et pour cause!
Je te rappelle qu'il s'agit, pour le Héros comme pour moi, d'une seconde vie.

Quand nous nous sommes rencontrés, puis surtout quand nous avons commencé à vivre ensemble, nous avons tout de suite établi une règle: ne pas revivre les mêmes choses, ne pas commettre les mêmes erreurs.
Chacun fait ce qu'il veut, s'il le veut.
Mais aucun ne fait de remarque désobligeante.
Pas de "c'est toujours moi qui fais l'aquarium!", ni de "t'avais dit que tu tondrais ce week-end!"
Ce qui est fait, c'est bien, ce qui ne l'est pas attendra!

Alors crois-moi ou non, mais nous ne nous disputons jamais.
Du coup il n'y a aucune manière de faire le premier pas.

J'apporte donc ici la preuve indéniable et irréfutable de la perfection du Héros qui peut supporter la bordélique que je suis sans jamais s'énerver, qui ne voit pas d'inconvénient à passer l'aspirateur ou nettoyer la cage du lapin.
Il ne dit jamais "C'est toujours moi qui fait ceci ou cela!"
Il ne soupire jamais: "Tu ne fais jamais ceci ou cela!"
Il ne crie ni ne s'énerve jamais après moi (parfois après les objets eux-mêmes).

Je conclurai en précisant que nous avons beaucoup appris dans nos premières vies et que nous appliquons les leçons dans la seconde.
Nous sommes devenus très philosophes!

Quand je te dis qu'il est parfait!