J'écris beaucoup et souvent.
Sur ce blog évidemment, mais pas que.
Il y a quelques années j'avais commis un certain nombre de nouvelles, qui plaisaient bien à mes quelques lecteurs.
Des copains, évidemment.
Il y a un an environ, une histoire a commencé à me trotter dans la tête.
Elle a mûri, pris de la place dans mon esprit.
Aussi, un beau jour, ai-je commencé la rédaction.
Auparavant, j'avais fait des recherches pour que tout sonne vrai.
L'histoire se situant dans le Gévaudan tout proche, je voulais un vocabulaire précis et local.
Je voulais aussi des dates historiques et pas forcément les plus connues (pour moi!).
Enfin il me fallait prendre des renseignements sur les dentellières et sur ces femmes - les Béates - qui leur donnaient les rudiments d'un enseignement que peu de femmes en France ont reçu à la même époque (19ème).
J'ai tapé, tapé et tapé du texte.
J'ai lu et relu.
J'ai corrigé, suis revenue en arrière, modifiant ici pour rebondir là.
J'ai abandonné mon héroïne quelques semaines, à court d'imagination pour l'amener à la fin de son histoire.
J'ai repris le cours de sa vie et de celles des gens dont je l'avais entourée.
Un jour, après une multitude de relectures pendant lesquelles je changeai une virgule, modifiai encore une phrase, j'ai eu enfin le sentiment d'avoir achevé cette histoire.
40 825 mots.
187 pages.
Après une discussion téléphonique, j'ai envoyé ce gros paquet de feuilles à Môman.
Môman, elle est honnête et n'est pas du genre à te faire plaisir sous prétexte que tu es sa fille.
Si elle aimait, elle le dirait.
Si elle s'em***dait en lisant, elle le dirait aussi bien et aussi fort.
Et voila que Môman, trois jours après la réception, m'appelle pour me dire que c'est super, qu'elle n'a pas pu s'arrêter de lire.
Bref! Ça lui plaît!
Mieux, elle l'a fait lire à sa copine Lucienne qui, ayant adoré, a demandé l'autorisation de la prêter à deux autres copines.
Toutes ces femmes, mes premières lectrices semblaient emballées.
J'ai alors osé prendre contact avec un éditeur local qui m'a prévenue que la réponse serait longue à venir.
Il a deux lectrices.
Si la première cale, c'est mort.
Si la première donne son aval, la seconde s'y colle.
Si la seconde rejette, c'est mort.
Si la seconde donne son accord, l'éditeur prend le relais et, in fine, c'est lui qui décide.
J'ai eu la réponse la semaine dernière: c'est mort.
J'ai gentiment demandé ce qui clochait et la réponse m'a un peu laissé sur le c*l.
(En italiques et en bleu les commentaires de l'éditeur, en noir, mes remarques que je te livre, lectrice.)
La lectrice a trouvé un récit qui manque de dynamisme.
Ce qui rend la lecture triste, on a du mal à accrocher à l’histoire.
Elle a arrêté en cours de lecture.
Bon ok, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas
Mon avis personnel :
Le parti pris de présentation de cette vieille femme à l’article de la mort, est ce qui impose ce poids de la mort toujours présente.
C’est trop omniprésent.
Ben oui! C'était exactement ce que je voulais: la mort, omniprésente et qui pèse sur l'histoire!
Les lecteurs (ou plutôt les lectrices qui sont très majoritaires dans le public acheteur de romans) ne vont pas accrocher sur ce déroulement.
D'accord, Môman, Lucienne, sa copine et les deux copines de la copine de Môman, c'est peu. Mais elles ont aimé et bien accroché justement.
P'têt parce qu'elles sont vieilles justement... Elles se seront identifiées...
Il faudrait muscler le récit, qu’il se passe des choses, avec des dialogues.
Tout le monde meurt, un enfant étrange naît et meurt dans des circonstances bizarres, je ne peux pas faire venir les petits hommes verts non plus!
Et je situe l'histoire dans un monde de paysans vivant dans un lieu dur, au climat rude. Des taiseux ces gens-là, qui causent pas pour rien.... Un milieu où l'on ne s'agite pas en vain.
On est trop spectateur du récit et on a du mal à s’y impliquer et le vivre.
En d’autres termes, si vous écrivez pour égrener des souvenirs ce n’est pas un roman.
Mince! Ce ne sont pas mes souvenirs, mais les souvenirs d'une femme qui meurt au début du siècle dans une région dont je ne suis pas originaire, et les souvenirs fictifs d'un personnage fictif ce n'est pas du roman?
Vous n’écrivez pas pour vous mais pour le lecteur.
Oui, je sais....
Que l'éditeur choisisse de ne pas publier, c'est tout à fait normal, c'est lui qui prend le risque, ou pas.
Non, ce qui me surprend c'est qu'il me reproche exactement ce que j'ai voulu rendre: le poids du récit fait par une vieille femme qui agonise.
Je te rassure, lectrice fidèle, mon moral est au beau fixe (concernant ce texte) et mon ego ne souffre pas du tout de ce rejet.
Si j'y retoucherai? Peut-être, mais pas pour "coller" à une demande de l'éditeur.
Soyons positive: je n'aurais pas à m'interroger sur la tenue que j'aurais dû porter pour me rendre sur le plateau de la Grande Librairie....
Je fais donc des économies.....
14 commentaires:
Mamys, il y a en ce moment un concours sur le net qui s'appelle le Nanowrimo. C'est ici : www.nanowrimo.org
Ca pourrait peut être t'interessée? Et puis, t'as déjà ce qu'il faut sous la main alors pourquoi pas te lancer??
Mais ce serait de la triche!! J'ai mis un an à écrire ce truc!! Je ne vais pas leur balancer en leur disant que je l'ai fait en 30 jours... Voyons! P'titeLilie....;)
=D Beh ça aurait pu te motiver pour un autre ^^
Une chose est sûre, il ne faut pas rester sur l'avis d'un seul... Les goûts et les couleurs :)
J'attends l'avis du 2ème éditeur...
mais je ne suis pas dégoûtée ou aigrie par la réponse du premier... Je ne suis pas sûre d'avoir fait comprendre ce que je voulais dire....
En bref! je suis pas claire sur ce billet je crois.
lulu.com
c'est la solution qu'a choisie un ami qui avait un livre plutôt atypique à publier et n'avait pas envie de dépendre d'un éditeur.
après, la distribution se fait sur le web, dans les librairies, ou par lulu, ou les deux.
c'est mieux que de l'édition à compte d'auteur et plus simple à mettre en oeuvre que l'auto-édition (bien que cela s'en rapproche).
voilà
avec tous mes encouragements !
(et ne laissez pas un éditeur vous forcer à faire de la "soupe digeste pour ménagère de moins de 50 ans", hihi)
Sympa Mystik! Merci pour le tuyau...
Je croise les doigts pour les autres alternatives.
:o)
Merci Muche! En attendant j'aimerais joindre Mystik et je n'y parviens pas!!!
MysTik commente souvent sur le blog de Mme Patate.
J'ai trouvé ce lien http://www.myspace.com/prioratvm
Je ne sais pas ce que ça donne car je ne peux pas l'ouvrir. Les accès auw sites tels que MySpace, YouTube, Facebook, etc. nous sont refusés au bureau.
Ouiiiiii plaignez-moi. C'est duuuur la vie d'employée ! :o)
Merci Muche. J'avais aussi ce lien mais j'ai l'impression de tomber sur un site publique (priotatvm) et n'ose donc pas laisser de message pour Mystik. Mais elle va revenir me voir!! Je n'en doute pas une seconde!!
C'est une bonne idee, lulu.com ! Et puis, qui sait, le second editeur sera peut-etre plus ouvert que le premier ? Parce que non, decidement, on n'a pas forcement envie d'avoir des livres formates, toujours comme ci ou comme ca.
En tout cas, toutes mes felicitations et mon admiration pour ce beau bebe ! Je trouve toujours tres emouvant, les gens qui, comme toi, sautent ce pas si enorme de l'ecriture "pour de vrai".
Merci pour tes encouragements!
le myspace de prio, c'est celui de mon cher et tendre, comme j'ai pas de blog ni de site à moi. j'ai bien fait de le mettre, car c'est lui qui m'a dit que tu cherchais à me joindre (il fait régulierement des recherches google pour voir où ça parle de sa musique).
bon, je cherche sur ton blog s'il y a un endroit pour les contacts et je te mets mon mail perso.
Chouette te revoila! Pour me joindre, mets ton adresse e-mail sur un com que je ne publie pas. Je te contact et tu as mon mail de cette façon....
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