vendredi 30 novembre 2012

Le dragon, le lendemain...

Peut-être, après m'avoir lue, as-tu pensé: "Une bonne nuit de sommeil, et il n'y paraîtra plus. Au réveil, elle sera plus zen, MamyS!"

Tu as le droit d'y croire et j'ai l'obligation de te détromper!

A peine le pied parterre, et ma pensée est sur eux, mes Trolls.
Une heure de vie de classe est prévue justement ce matin, de dix à onze................
Je vais les incendier, les réduire en cendres, leur apprendre ce que c'est que l'acharnement!

La récré arrive et s'achève.
En piste!

Je te prie de croire qu'ils rentrent sans un murmure, sans un raclement de gorge.
"Bonjour! Vous ôtez les manteaux, les blousons, ce que vous portez dehors............... Merci. Vous pouvez vous asseoir!"
Ma voix est normal. Mes consignes habituelles. Mais je ne souris pas.
Et un et deux et trois.... Sans broncher!
Cette voix calme, ça les stresse plus sûrement que si j'avais montré d'emblée mon humeur.

"Caïn et Brianna, sur l'estrade... Vous êtes les délégués et vous avez des documents à donner à vos camarades. Faites-le et expliquez-leur vos attentes."
C'est, très classiquement, le questionnaire qui permettra, peut-être -ou pas- aux délégués de préparer le conseil.
"Vous avez dix minutes, puis ils ramasseront ces feuilles, puis on continuera..."
Voix calme. Le stress monte encore.

Toujours pas un murmure dans la salle. A peine le bruit des pas de ceux qui distribuent et qui récupèrent les feuilles.

"Bien! Certains ont un travail et leur carnet à me montrer. On y va!"
Ma voix ne trahit toujours pas mon état d'esprit. Ils respirent à peine.

Là, je m'attends aux réponses incendiaires des parents, aux demandes de rendez-vous pour me casser la figure, aux menaces de se plaindre au rectorat.....................

Rien du tout!

Quatre sont signés et c'est tout.
Un est accompagné d'un commentaire qui affirme me comprendre et être d'accord tout en trouvant la sanction un peu dure pour une première fois.
A quoi je réponds par les mêmes arguments que j'ai développés ici sur le billet précédent, et que j'ai déjà exposés dans ledit carnet.

Le sixième..............................................
Argh................................................

Dans ma colère, j'ai donné la même sanction supplémentaire à tous, soit des verbes à conjuguer tous temps, tous modes, toutes personnes.
Des verbes gratiner en plus!

En oubliant carrément que Loulou est dyslexique......................................
Les parents trouvent donc le 0 justifié, et la sanction tout à fait normale.
Mais....................
Beaucoup trop longue et inadaptée pour lui qui a malgré tout commencé à la faire, mais qu'il n'a pas finie (il a bossé jusque 23 heures) et qu'il achèvera ce week-end pour me la rendre lundi.

Argh... Gloups.... STOP!
Et de ma plus jolie écriture j'ai informé les parents que:
- j'étais désolée;
- que dans ma colère je n'ai pas pensé au problème de Loulou;
- j'étais désolée;
- qu'il devait laisser la punition là où elle en est;
- je suis désolée;
- que je note sa bonne volonté;
- je suis désolée;
- c'est bon comme ça;
- je suis désolée;
- je m'excuse platement;
- je suis désolée.........................
Vraiment.
Désolée......................................

J'explique à Loulou ce que je viens d'écrire et la Couleuvre se permet de commenter, disant qu'il y a du favoritisme.

RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
(bruit! Fureur! Flammes! le dragon est de retour!)

Elle fut la seule à être réduite en cendres.
Ça m'a pris plus ou moins quatre minutes, mais c'est long quatre minutes d'engueulade pure quand on est à la place de l'engueulé!
Elle est passée du rose normal au rouge écrevisse, puis au blanc, et au vert.

Puis on a parlé, avec le reste de la classe, calmement, du stage d'observation du monde du travail.
Personne n'a tenté de ramasser les cendres.

Il n'était pas mort, seulement endormi, le dragon, le lendemain!

jeudi 29 novembre 2012

Je voudrais être un dragon!

Ce n'est pas si souvent mais aujourd'hui je ne décolère pas...
Les Trolls de 3ème ont frappé et fort!

Retour en arrière:
le jeudi je les ai deux heures, coupées par la récréation. Ce jour-là c'est "texte" et chacun doit avoir son manuel de français. Et ça marche comme ça depuis la rentrée. Pas un livre pour deux. Un élève/ un livre, un point, c'est tout!

Jeudi, m'attendant à faire lever un orage je leur annonce que dans une semaine (aujourd'hui donc!) ils seront en contrôle, deux heures, sans récré.
Ok.......................................
OK?
Oui, ok.
Bon.

Mardi je rappelle le contrôle de jeudi deux heures sans récré et j'ajoute qu'ils devront avoir leur manuel un par élève.
Mercredi je rappelle le contrôle de jeudi deux heures sans récré et je rappelle qu'ils devront avoir leur manuel un par élève.
Même, je me dis qu'ils vont comprendre que le contrôle se trouve aux pages 44-45 et qu'ils vont s'y préparer. Et mon contrôle risque bien de n'être pas très parlant...

Ce matin, 9 heures.
Installation.
Appel.
Récupération des sous qui leur permettront d'aller au théâtre mardi prochain. Sans moi....................
Vérification du carnet de liaison du jeune homme absent hier "pour raisons personnelles".
"Dis, tes raisons, ça serait pas que tu n'avais qu'une heure de cours?"
Sourire niais et réponse affirmative.
Et lacher de stylo dans ledit carnet pour expliquer aux parents qu'une heure c'est aussi du boulot. Que si je n'ai qu'une heure par jour avec les 3èmes, je viens faire cette heure!

Puis je demande qu'on prépare la copie double et qu'on sorte les manuels.
Depuis la rentrée, un seul oubli sur 26 élèves.
Aujourd'hui ils ne sont plus que 24 puisque Fashionista et sa victime sont parties se faire enseigner ailleurs.
Ce matin ils ne sont que 20 pour cause de virus et de bloquage par la neige pour certains.
Et sur les vingt..................................;
Quatorze seulement ont leur manuel!

Six l'ont - oups, pardon m'dame - OUBLIE!!!!!

Je voudrais pouvoir cracher le feu, les réduire en cendres......................
Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!

Les quatorze se font tout petits et se mettent au boulot.
Pour les six je note au tableau:
conjuguer à tous les temps, modes et personnes: apprendre, savoir, connaître, acquiescer, naître, dire, faire.

Je ramasse les six carnets de liaison et j'y crache ma colère.
Et j'annonce que ce devoir sera noté 0/20.........................................

Alors quand une des filles, couleuvre réputée, susurre "c'est de l'acharnement!", que crois-tu que je fis, lectrice?

J'ajoutais deux heures de retenue à la demoiselle.
Lesquelles deux heures se feront le vendredi, en fin de journée parce que je considère que le mercredi ce serait un cadeau!

Quant aux copies avec la conjugaison, je n'y ai pas jeté un oeil!
"Ça ne vous intéresse pas le contrôle? Vous avez oublié votre manuel?"
Chplouf! Poubelle les copies: "Moi non plus vos conjugaisons ne m'intéressent pas! Moi aussi je compte bien oublier de les corriger!"

Rhaaa! Je voudrais me transformer en dragon!



samedi 24 novembre 2012

Tout ça pour ça....

Ça commence à sentir le renfermé ici!
Non, lectrice-teur, je ne t'oublie pas!

Comme tu es toujours aussi assidu(e) tu sais que là, maintenant, depuis quelques jours, mon clavier n'a guère le temps de refroidir!
Oui, le prochain roman avance.
Mais il n'y a pas que ça! Ce serait trop simple, tu penses bien!

Il se trouve - et si tu es parents d'un collégien, ou prof toi-même (mais non ce n'est pas une injure!) tu le sais - que la fin du trimestre arrive.
Or à la fin du trimestre, si tu fais que prof, déjà tu dois remplir pour chaque classe dans laquelle tu officies le bulletin trimestriel.
Normalement, le logiciel que le collège t'impose calcule tout seul comme un grand la moyenne dans chaque matière.
Encore faut-il que tu sois assez sérieux(se) pour déposer tes notes au fur et à mesure que tu les distribues!
C'est mon cas: un devoir - une correction - une note sur la feuille - retour aux gnomes - inscription sur l'ENT.

J'ai intérêt d'ailleurs à le faire au coup par coup parce qu'avec ma manie de faire des défis conjugaison sur trois classes une fois par semaine, tu imagines un peu le temps que ça me prendrait si j'attendais la fin du trimestre pour enregistrer les neuf notes de chaque élève juste dans ce domaine...
Neuf notes multipliées par vingt neuf élèves multipliés par trois classes....
Plus toutes les autres: dictée, rédaction, exercices divers et variés, récitation....
(Pas de défi conjugaison en sixième!)

N'empêche qu'il faut donc mettre un petit mot à chacun pour commenter les résultats.
Et il se trouve que je m'oblige depuis le début à fonctionner sur un rythme ternaire:
1) commentaire général  (bon trimestre ou résultats bien faibles etc)
2) commentaire sur la participation.
3) conseil(s) pour améliorer les scores.

Ça peut donc donner: Un trimestre catastrophique. Aucun travail, aucun effort. Aucune participation spontanée. Il faut se reprendre de toute urgence!
Ou, du côté positif: Un excellent trimestre. Vous êtes sérieux(se) et attentif. Très actif (ve) à l'oral. Continuer ainsi.

Tu l'auras compris, dans les extrêmes c'est relativement facile.
Mais que dire à un(e) élève moyen(ne), qui participe juste ce qu'il faut et qui a quelques difficultés mais rien de catastrophique?
Un trimestre correct. Les difficultés sont présentes mais votre travail régulier devrait permettre de les atténuer. Participez davantage.

Oui, je sais, rien d'exceptionnel. Rien que les parents ne sachent déjà....

Si en plus, comme moi, tu es prof principal, tu devras aussi faire le bilan de l'ensemble des matières afin de proposer au conseil de classe l'appréciation générale qui fera l'unanimité; choisir si on met, ou pas et au choix chez nous, les félicitations ou les encouragements, un avertissement de travail? de conduite? Les deux?

Et tu devras encore, toujours parce que tu es prof principal(e) négocier avec la vie scolaire pour la note de vie scolaire que tes petits camarades de jeux contesteront de toute façon et pour de multiples raisons qui va du refus tout simple de cautionner cette note, au jenfoutisme ordinaire.

Alors je reprends ce que je disais au début: non, je ne t'oublie pas; non mon clavier n'est pas pris dans les toiles d'araignées par manque d'activité...
Juste que, dans ces périodes de fin de trimestre-fin d'année, je voudrais que les journées soient un peu plus longues...

Ceci dit, hier, une grande flemme m'a envahie et j'ai sciemment laissé de côté le boulot.
Qu'est-ce que j'ai fait?
Ni la plante grasse, ni la femme de ménage.
J'ai joué à la baleine échouée....

Sur le canapé, j'ai passé la journée à lire le roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre Fourrure....
Je l'ai presque terminé.
Le jeu constituant à reconnaître dans ce roman des personnages existant ou ayant existé.

Et je vais faire quoi aujourd'hui?
J'ai commencé à mettre mes appréciations (deux classes sur quatre); j'ai travaillé sur la note de vie scolaire; j'ai arrosé les plantes; j'ai changé l'eau dans les abreuvoirs des oiseaux et rechargé les mangeoires; j'ai repassé la chemise du Héros qui va à des obsèques cet après-midi; j'ai tapé ce billet.
J'irai boire un café avec ma voisine profitant de l'absence du Héros; je finirai le roman entamé hier et j'envisagerai, peut-être de faire à manger..............................

Ça va? T'as compris que je n'avais pas grand'chose à raconter aujourd'hui et qu'avec rien je peux te faire un billet qui n'en finit pas?

Et oui.... Tout ça pour ça!

samedi 17 novembre 2012

Noircir les premières pages!

Edit du 24/11: il semblerait que certaines ne parviennent pas à suivre le lien sur le titre du bouquin.
faites un copié/collé avec le lien qui suit maintenant et vous parviendrez sur la page de commande:

http://www.lulu.com/shop/saa-hartmann/un-panier-de-ch%C3%A2taignes-m%C3%BBres/hardcover/product-18690916.html;jsessionid=A26A55FD3C15444C0DD06B04706604E0

J'ai deux nouvelles à t'annoncer.
Deux bonnes nouvelles!

La première concerne Fashionista.

J'ai eu le plaisir de recevoir ce texto (oui, il m'arrive de donner mon numéro de portable, et avant leur arrivée, celui de mon domicile aux élèves. Non, je n'ai jamais eu aucun souci, aucun appel inutile, ni aucun appel nocturne ou anonyme...) le surlendemain du conseil.
Je te te livre in extenso:
Madame,
"C'est fashionista. je vous fais ce texto grâce au phone d'un collègue car je n'ai plus de forfait. je voulais vous remercier pour le soutien que vous m'avez apportée lors du conseil. Je regrette de pas avoir compris plus tôt que vous vouliez m'aider. je vous appellerai plus tard quand j'aurai mon phone à moi et si vous le voulez bien. Merci. Fashionista."
Evidemment, en vrai, il y a plein de fautes de toutes sortes.
Mais qu'importe!

Ce message m'a réchauffé le coeur et je ne me suis pas privée de le montrer à ceux qui l'a déclarait "perdue" et "incapable de comprendre la portée de ses actes".

Et je ne pleure plus!

Merci à vous tous qui m'avez laissé de bien gentils et jolis commentaires à ce sujet.

La deuxième nouvelle concerne cette autre moi qui n'enseigne pas.

Tu te souviens qu'il y a un an, ou à peu près, j'auto publiais mon premier roman Un panier de châtaignes mûres.

Tandis qu'il paraissait, une autre histoire germait dans ma tête.

Mais je suis lente et longue quand il s'agit de mûrir ce type de projet.
J'y pense un peu.
J'en rêve, souvent.
J'y réfléchis parfois.
Je fais des recherches aussi.

Enfin, une nuit, je rêve de mes personnages. Comme s'ils venaient de demander de les faire vivre enfin.
(Ça te paraît dingue ou mensonger, je sais. Mais c'est pourtant la stricte vérité. Aucun tableau, aucune sculpture, aucun récit qui n'ait d'abord été rêvé..)

Justement, cette nuit, mes personnages ont pris corps, si j'ose dire.
Les morceaux du puzzle se sont assemblés pour faire une histoire.

Et cette histoire, il va me falloir du temps pour l'écrire car mon projet, mon rêve, ne pourront pas tenir en cent cinquante, ni même en deux cents pages.

C'est parti donc.
Mais comme d'hab', pas de titre pour le moment.

Le Héros, mis dans la confidence, aime beaucoup le "synopsis", écrit très vite ce matin sur deux pages.

Je t'en reparlerai, peut-être... Ou pas!

J'adore quand les premières pages se noircissent....

jeudi 15 novembre 2012

Une planche en verre

Quand Muriel Gilbert écrit un billet, souvent elle glisse dedans un concours qui permet à ses lecteurs/trices de remporter un bien joli cadeau.
Cette fois encore, elle ne déroge pas à la règle.
Elle a obtenu que le site Personnello offre à l'une d'entre nous une planche à découper en verre personnalisée avec la photo préférée de la gagnante.

Tu penses bien que cette planche, j'adorerais la gagner!
Quelle photo je mettrais?

Celle avec Speedy (PetitLapin) cuisinant avec moi...
Ou celle de PetitPoisson en train d'éclater de rire...

A moins que je fasse un montage pour avoir mes deux petits-fils ensemble sur une même image...

Allez! Zou!
File chez Muriel et tente toi aussi de gagner la planche en question!


mardi 13 novembre 2012

ça me fait pleurer....

Sale début de semaine.............
J'avais beau savoir que ça allait arriver, le vivre reste un calvaire.

Hier, comme pour tous les profs de France, c'était retour au collège.
Et ça, tu vois, j'aime assez.

Mais, malheureusement pour moi, la veille de la sortie un événement grave avait eu lieu mettant en cause deux filles de la classe dont je suis prof principale.

Ce lundi matin, l'une était absente pour cause de mesure conservatoire, l'autre par peur de cette gamine qui, trois semaines avant était, au minimum, une copine de classe.

A dix-neuf heures trente, le conseil de discipline s'est donc réuni....
J'étais convoquée comme prof principale, donc, et de ce fait, témoin.

Certes, ce qu'elle a fait est indéfendable; certes elle est loin d'être du genre enfant de choeur.
Cette pauvre gosse, et ce n'est pas une excuse, mène une vie de merde depuis une petite année et je pense qu'elle n'a, pour faire entendre son mal-être, que la provoc.
Provoc dans la tenue (presque total look panthère!), dans le maquillage outrancier (des yeux oeil-de-paon), dans l'attitude trop relâchée ou trop distante, pas assez présente (au sens figuré: elle est bien en classe, mais seul son corps est là).

Hier soir, j'aurais aimé avoir sa mère en face de moi.
Mais la mère est loin.
Le père est dépassé par les événements que sa fille lui fait vivre, démoli par les événements qui bousculent sa famille...

Au départ, un sentiment d'injustice ressenti par la Vilaine.
Elle s'en prend verbalement à celle qui, selon elle, est à l'origine de cet état de fait.
Laquelle vient se plaindre auprès de moi le jeudi à 11h.
Pour régler le problème, et parce que ce n'est pas son premier souci, nous décidons de convoquer tout le monde le vendredi à 10h (soit le lendemain des événements et la veille des vacances).
Mais la Vilaine commettra l'impardonnable à 16 heures le même jour.

Voila comment nous en sommes arrivés au conseil de discipline, à la mesure conservatoire et surtout, à l'exclusion définitive...............................................

Et ça, je n'aime pas.
Sentiment d'échec.
Impression de n'avoir pas pris la mesure des choses.
Idée que je n'ai pas réagi assez vite.....................
Et je m'en veux!

Fashionista (c'est elle la Vilaine) a donc quitté le collège pour un autre..................
J'espère que nous avons fait le bon choix pour son point de chute et que cette soirée lui aura fait prendre conscience qu'elle doit reprendre sa vie, et ses nerfs, en main....

Pour être honnête je vais te confier ce que tu ne vois pas: ça me fait pleurer....

dimanche 11 novembre 2012

Je n'ai plus le choix...

Voila... On y est.... Dernier jour de vacances.
Si je veux vraiment être au point et à jour, avant minuit ce soir je dois....

Corriger les quatorze copies de rédactions restantes des 3èmes.
Le sujet?
Après avoir lu et travaillé sur un extrait de Chateaubriand ("Je vins au monde") ils avaient cette consigne:
A votre tour, racontez le jour de votre naissance en créant une atmosphère particulière. Votre devoir comportera trente PHRASES au minimum et cinquante PHRASES au maximum.

Pourquoi je parle de nombre de phrases et pas de nombre de lignes? Ben à cause de la taille de l'écriture de chacun: celui qui a une écriture en pattes de mouche (voire de moucheron anémique) devra ramer bien plus que celle qui a une de ces écritures - que je déteste - trop rondes et trop amples.

Déjà, pour commencer, presque personne n'a suivi cette consigne. Une m'a fait quelque chose comme dix phrases quand une autre m'en a fait plus de deux cents.... Pour avoir une idée, ça représente quasi quatre pages, soit deux feuilles doubles, à se fader.
Evidemment dans les deux cas, c'est loin d'être de la littérature....

Concernant le thème lui-même....
J'avais précisé que je n'avais pas besoin d'une vérité pure et dure; que je n'irais pas vérifier l'exactitude des faits racontés, mais qu'il fallait que ce soit vraisemblable!

Sur les dix corrigées, une me raconte sa naissance un jour ensoleillé de printemps (ok!), dans l'herbe (gloups), avec l'aide d'un paysan qui passait par là (re-gloups), parce que maman était partie batifoler dans les champs au moments des premières contractions..... Vraisemblable?....

Pour les neuf autres, j'ai deux camps qui s'opposent radicalement et qui me rappellent les conversations des jeunes mamans dans les parcs quand on surveille les petits dans le bac à sable.

1) Ceux à qui on a raconté à quel point leur naissance fut attendue, espérée, souhaitée. Pour eux, le récit se concentre sur la Maternité (lieu),  la gentillesse des infirmières et sage-femmes, l'émotion de papa et de maman et les nombreuses visites des papi-mamie-tatie-tonton-frère-soeur-cousin-etc.

Une atmosphère particulière? Bof... Si l'on considère que le sirupeux est une atmosphère, soit.

2) Ceux à qui maman a raconté avec force détails comme elle a souffert pour les mettre au monde. Les très nombreuses heures à se tordre de douleur. La péridurale qui n'a pas fonctionné. La césarienne qui les a empêchées de tenir leur petit dans leurs bras pendant des mois (c'est moi qui exagère!). La sage-femme qui était une tortionnaire échappée des camps nazis (pas moins!). Le père absent et qu'on ne parvient pas à contacter (le salaud!). Les grands-parents absents, soit parce qu'ils habitaient trop loin, ou qu'ils étaient fâchés parce qu'ils n'étaient pas d'accord sur le choix du mari (oui, je sais tout de la vie intime des parents d'élèves!), ou pire, parce qu'ils étaient morts quelques semaines à peine avant la naissance de l'ange tant attendu....

Et mon atmosphère particulière dans tout ça?
Le rapport entre les éléments naturels et la naissance?
Pas le moindre orage dans ce monde hospitalier! *
Pas le moindre flocon de neige tourbillonnant sans fin derrière la fenêtre que fixe la femme en travail. **
Pas trace d'une tempête qui tordrait les branches des arbres d'un parc*** absent de ce monde aseptique et stérile qu'est le monde de la Maternité.

Bon....

Quand j'en aurai fini avec ces quatorze copies, il restera encore le linge à repasser-plier-ranger.
Il faudra envisager la préparation du cartable et des fringues pour demain.
Penser aussi à mettre l'ordi et le téléphone en charge.
Ne pas rééditer l'exploit d'hier, où j'ai bien branché l'ordi.... pour le retrouver charge toujours en alerte rouge ce matin!
Oui! Ça marche forcément mieux si en plus de brancher du côté ordi, tu vérifies que la prise côté mur et arrivée de la fée-électricité est aussi branchée!

Maintenant tu peux me dire que, au lieu de venir perdre mon temps à te raconter tout ça, je ferais mieux de m'y mettre.
Certes!
Mais pendant que je tape ce billet, je n'ai pas l'impression de procrastiner...
Parce que tu le sais bien: la procrastination ça culpabilise.
Mais l'impression que tu fais quelque chose alors que tu ne fais que repousser à plus tard ce que tu n'as pas envie de faire, ça, ça ne culpabilise pas.
Ou pas beaucoup.
Ou pas tout de suite....

Pourtant, il y a un moment où je (et toi non plus) n'ai plus le choix....

* naissance de fils aîné et sage-femme qui s'écrie: ce sera un enfant du tonnerre de Zeus! 
** naissance de fille n°1: cette foutue neige qui a tournoyé pendant toute la journée devant ma fenêtre!
*** naissance de ma toute-petite: le vent qui tordait les arbres. Les mêmes qui avaient été couverts de neige quatre ans plus tôt!

samedi 10 novembre 2012

Deux nouvelles et quatre romans en quinze jours.

Ces vacances auront été riches!
En effet, non seulement j'a beaucoup fréquenté mes voisines, mais j'ai aussi beaucoup lu.

Oh... de Djian, dont je t'ai parlé hier, était le troisième roman lus pendant cette période.

Le second fut Vipère au poing, de Bazin. lecture, ou plutôt relecture induite par mon travail avec les 3èmes.
J'y ai pris un certain plaisir, redécouvrant des passages oubliés ou analysant certaines scènes avec un oeil, un esprit vieilli sans doute.

Petit intermède entre le premier et le second, à l'occasion de notre séjour aux frontières orientales de notre hexagone.
Trois jours pendant lesquels j'ai lu deux nouvelles de Ruth Rendell.
Juste pour se détendre.


Le premier m'avait été prêté par ma collègue.
La jouissance de Florian Zeller.
On en a beaucoup parlé.
Il a été présent dans bien des émissions radios ou télés...

Je ne m'étendrai pas.
C'est un petit roman (dans tous les sens du terme) qui ne marquera pas ma mémoire tellement l'histoire en est  banale.
Le couple avec ses hauts et ses bas, ses rencontres et ses déchirements.
Le tout enveloppé, habillé pour paraître sous les traits d'une réflexion sans grand intérêt au final.

En revanche, quand, hier vers treize heures, la factrice me remit un paquet que je n'attendais pas et envoyé par ma toute petite, je n'aurais pas imaginé passer un après-midi comme je l'ai passé: allongée sur la canapé à, littéralement, dévorer le roman de quasi trois cent cinquante pages qu'il contenait!

Un régal!

Journal d'un corps de Pennac.
Ce n'est déjà plus une nouveauté, certes!
Un petit mot accompagnait l'ouvrage, et qui résume mon sentiment: "[...] un Pennac très différent des autres!"
Et en effet! Même si sur une page on retrouve le nom des Malaussène, rien à voir avec les précédents.

Le narrateur, un vieil homme décédé, offre en héritage à sa fille un journal secret qu'il a tenu de ses douze ans à sa mort à quatre-vingt-sept ans tout juste passés de quelques jours.
Mais ce n'est pas un journal intime au sens habituel du terme!
Aucune remarque sur les émotions ou le psychisme d'un garçon qui devient un homme puis un vieil homme.
Pas d'analyse des pensées et des méandres du coeur.
Juste le journal du corps de cet homme, avec ses surprises, pas toujours agréables, ses transformations, les questionnements qu'il impose, les réflexions qu'il provoque...
Rien n'est évité: ni le sexe ni la merde.

J'ai vraiment adoré!
Au point de ne plus rien faire d'autre jusqu'à presque 19 heures!
Un après-midi entier à lire et seulement lire!
Ça faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé!
Et il faut que le récit me tienne pour que je pratique ce genre d'exercice!

Maintenant, il reste à rattraper ce qu'on ne rattrape jamais: le temps perdu!
Encore un gros paquet de copies à corriger - des rédactions de 3ème - et je peux te dire sans méchanceté aucune, que la lecture en est largement moins agréable!
Je vais y passer l'après-midi, c'est sûr! mais seulement contrainte et forcée par la fin (trop) toute proche des vacances!

Les vacances s'achèvent et avec elles la liberté que j'avais de ne rien faire ou de ne faire que ce que j'aime.
Et j'ai aimé lire deux nouvelles et quatre romans en quinze jours.

vendredi 9 novembre 2012

Match littéraire: Oh, Djian

Parce que je ne voudrais pas être déclarée "blog mauvais pour la ligne", nous allons changer un peu.
Si nous continuons à nous nourrir, ce sera, aujourd'hui, une nourriture plus intellectuelle.

Il y a quelques semaines, Arsinoë La Crapaude nous faisait savoir qu'un grand match littéraire était lancé pour le nième fois par Priceminister.
Parrainée par Arsinoë, je postulais et fut retenue pour le livre de mon choix que j'eus enfin entre les mains lundi dernier (le 5 novembre).

Comme je m'y suis engagée, et parce qu'aussi ça me fait plaisir, voici donc ce que j'ai pensé de ce roman.

le titre et son auteur:
Oh  de  Djian.

Oui, je sais, Djian, on aime ou on déteste et on fait rarement dans la demie mesure.

Pourquoi avoir choisi ce titre parmi les douze proposés?
Parce que j'avais lu un extrait dans le magazine Lire et que j'avais été intriguée.

La narratrice, une femme de 45 - 46 ans, raconte sa vie, sa famille et son travail.
Dit comme ça, c'est ennuyeux d'avance et on passerait son chemin.
Seulement cette femme, Michèle, a une vie qui n'est pas tout à fait ordinaire.
Femme forte, voire castratrice, Michèle n'a pas toujours la vie facile.

Mariée, mais séparée de son mari avec lequel elle entretient une relation entre l'amitié, le protectionnisme  qu'il continue à déployer vers elle dans certains cas, la jalousie et la rancoeur.
Mère de Vincent, un garçon de 24 ans qui a le don de se mettre dans des situations impossibles, reconnaissant un enfant dont le père est emprisonné et à cause duquel Vincent aura des problèmes d'argent.
Amie d'Anna, connue 25 ans plus tôt tandis que  Michèle accouchait de Vincent et qu'Anna venait de perdre son premier enfant. Ensemble elles ont fondé une boite qui leur laisse bien peu de temps pour vivre simplement.
Fille d'Irène, une septuagénaire qui affiche une vie sexuelle débridée avec des amants qui ont à peine l'âge de sa fille.
Michèle est aussi la femme infidèle, maîtresse du mari de sa meilleure amie en s'en accommodant de plus en plus mal.

Au début du roman, Michèle, chez elle, est violée. Il faudra attendre une trentaine de pages pour qu'elle en fasse enfin la révélation et, de manière surprenante, ni à sa meilleure amie, ni moins encore à la police, mais bien à son mari.
Michèle est habituée à cacher ses sentiments comme ses émotions, mais ce viol semble réveiller en elle bien des souvenirs et d'étranges sensations.
Non seulement elle ne porte pas plainte, mais elle semble découvrir en elle une autre femme inconnue, qui est attirée par les eaux sombres où elle se laisse entraîner avec un certain plaisir.
Souvenirs d'un père meurtrier qu'elle refuse toujours, trente ans plus tard, d'aller voir en prison.
Souvenir d'une vie d'adolescente pendant laquelle elle n'a connu que la peur et la fuite.

Son violeur passera une nouvelle fois à la charge, en vain cette fois, car Michèle le démasquera.
La surprise est là!
Quant à la fin, elle réserve une surprise de taille qui ne manque pas de nous faire dire, dans un souffle: "Oh!"

Le récit, fait à la première personne, se déroule sans discontinuer, sans coupure.
On peut être parfois déstabiliser car on passe d'un moment du jour à un autre, ou à un autre jour, sans que quoi que ce soit nous en avertisse.

C'est vivant, rapide.
Les images du passé, fugaces ou plus prégnantes, se mêlent à la vie de tous les jours.
Pas de temps perdu à décrire Michèle ou les autres personnages, qui pourtant sont bien vivants dans notre imaginaire.
J'ai parfois été étonnée qu'un auteur mâle écrive un "je" féminin.
C'est sans doute là, marque de talent!
Et s'il fallait que j'ajoute encore un élément pour exprimer mon plaisir d'avoir lu ce roman, je parlerai d'une coïncidence entre Djian (et la comparaison s'arrête là, entre lui et moi!) et moi: le dernier mot de son roman est "oh", tout comme le titre de mes billets se trouve (presque) toujours être la dernière phrase dudit billet.

Bref! Pour faire court, j'ai adoré ce roman que j'ai lu bien vite.

je lui accorde la note de 17/20

OH, Djian, Gallimard, NRF

jeudi 8 novembre 2012

Quand je te disais ...

Lundi c'était la maison en pain d'épices, entamée mardi soir et dévorée hier après-midi par six enfants affamés et gourmands.
Mardi nous avons préparés les samoussas, engloutis en moins d'une heure par un groupe de danseurs de rock déchaînés.
Mercredi j'ai fait une démonstration de pâte feuilletée mais pas seulement!

Comment en est-on arrivé là?
Revenons à mardi après-midi.

Tandis que mes voisines s'activaient sur le pliage des samoussas, tu penses bien que les langues ne restaient pas inactives!
Et si bien des sujets ont été abordés, celui de la cuisine a été largement plébiscité, comme il se doit quand on est en train de patouiller.
Nathalie revient sur le fait que sa pâte feuilletée achetée en grande surface - d'une grande marque qui se fit connaître par son jambon blanc et ses saucisses - colle sur la plaque du four si elle oublie de graisser cette dernière.

Evidemment je me moque d'elle et lui rappelle que la pâte feuilletée maison ne colle pas, ce qui serait un comble avec la quantité de beurre qu'elle contient.
En choeur, les trois répondent que "la pâte feuilletée c'est compliquée".

Non, non et non! la pâte feuilletée, c'est long à faire mais pas compliquée pour un sous.
La preuve?
J'ai appris à la faire à 12 ans!

Voila comment le rendez-vous fut pris...

Hier, vers quinze heures, j'ai donc rejoint Nathalie chez elle et Gisèle est arrivée peu après.
On a mis en route la fameuse pâte vers quinze heures quinze.

Je te fais grâce de la recette que tu trouveras partout!
Ce qui est important c'est le toucher et le tour de main pas bien facile à expliquer juste avec des mots et je n'ai fait aucune photo...

Quinze heures quinze donc, préparation de la détrempe et frigo pour trente minutes.
Oui, je sais, les livres disent vingt minutes, mais j'ai appris avec trente minutes de pause, alors je laisse trente minutes au frigo.
Pendant ce premier arrêt, nous en avons profité pour boire un café.

Seize heures: premier tour, seconde pause de trente minutes.
Nous discutons de nos familles, de nos enfants.

Seize heures trente: deuxième tour et troisième pause.
Nous parlons cuisine.
Nathalie cherche les épices qu'elle possède et tombe sur un flacon rempli de poudre colorante d'un rouge magnifique qu'elle a rapporté du Maroc.
Elle raconte ses essais infructueux de pommes d'amour.
C'est vrai que colorer le caramel en rouge sans qu'il tourne au brun, ce n'est pas simple.
Je leur parle alors de l'Isomalt, un sucre inverti que j'utilise pour mes décors.

Mais les gestes étant plus efficaces que la parole, je fais un saut chez moi pour rapporter le produit.
Pourquoi ne pas faire des pommes d'amour, là maintenant?
Et hop! C'est parti!
Cuisson et coloration du produit; épluchage de six pommes, trempage dans la casserole.

Tadaaam! Et voila six pommes d'amour qui n'ont rien à envier à celles des fêtes foraines!

Je n'oublie pas la pâte feuilletée que je sors du frigo pour lui donner un troisième tour et une dernière pause.

Enfin, une demie-heure plus tard, j'étale encore la pâte, en prélève un morceau. Je replie et remets au frigo le reste qu'elle utilisera comme et quand ça lui chantera.

Avec le morceau prélevé, je prépare un assortiment de gâteaux apéritifs: un peu de sauce tomate et des herbes sur les uns; un peu de sauce tomate et des olives noires en dés sur d'autres; quelques dès de lard fumés sur une troisième série à laquelle je donne la forme de mini paniers; une dernière série sera aromatisée avec du gros sel au thym et tortillée pour en faire des sortes de tortellinis.
Au four bien chaud une quinzaine de minutes et................................
La preuve que ça ne colle pas.
La preuve aussi que ça gonfle bien mieux que celle du commerce!

Il est alors dix-huit heures trente........................
En un peu plus de trois heures nous avons fait de la pâte feuilletée et des pommes d'amour, qui n'étaient pas au programme...
C'est pas de l'efficacité, ça?

Retour à la maison.

Qu'est-ce que je vais faire à manger pour mon Héros?

Quand je te disais que cette semaine serait culinaire ou ne serait pas.....

mercredi 7 novembre 2012

T'as faim maintenant, hein?....

Tu voulais la recette des samoussas et le tuto du pliage? 
Tu as bien retenu ma promesse de venir ici te faire le récit de mon après-midi de mardi (hier) avec les voisines?
Je veux te satisfaire lectrice.... 
Mais le billet est long, très long.... 
Tu as du temps? 
Note que pour la réalisation des samoussas tu vas devoir faire preuve de patience,la lecture de ce long billet te servira d'entraînement!

Ça a commencé par la question du héros et ma réponse d'une précision redoutable:
"A quelle heure elles doivent venir?"
"A 14h30...................... Ou à 16 heures. Je ne sais plus!"

Ça commence à 13H50 avec le premier coup de sonnette. C'est Béatrix et son plus jeune fils. Elle hésite, ne sait plus à quelle heure nous avions rendez-vous...
Bon! Je ne suis pas la seule!
14h, second coup de sonnette: Nathalie et son énergie débarquent.
Gisèle arrivera un peu plus tard après un aller-retour entre chez elle et chez moi: nous n'avons pas entendu la sonnette. Normal, elle a appuyé sur la sonnette qui ne marche pas!
D'abord, on s'est fait un café et on a papoté, rigolé pendant une demie-heure!

Puis on est passé en cuisine où j'ai préparé les différentes farces sous leurs yeux attentifs et leurs commentaires plein d'humour.
Après quoi, j'ai montré le pliage à trois reprises.
Béatrix a pris ma place pour trois exemplaires (tu comprendras très vite pourquoi ça marche par trois!).
Nathalie a pris le relais mais elle a été interrompue par son fils aîné qui s'inquiétait de savoir si nous en avions encore pour longtemps...
Non! Il ne s'ennuyait pas de sa mère! Il voulait savoir s'il pouvait faire des crêpes et lui laisser la vaisselle!
Pendant ce temps Gisèle s'est mise au pliage à son tour.
Comme tout le monde avait bien pris le pli (si j'ose dire), elle se sont installées de manière à travailler toutes ensemble.
Toutes?
Pas moi!
Mon plan de travail à beau être grand, quand trois femmes y travaillent, une quatrième ne peut pas s'aligner. Donc j'ai jouer les photographes (sur le tuto ce sont les mains de Béatrix), les fournisseurs de plateaux (trois grands plateaux en inox et un autre, énorme, en faïence), les préparatrices de colle à samoussas etc.

On a fini à 18 heures.
Elles ont tout emporté chez Nathalie où nous nous sommes tous retrouvés, maris compris, pour un apéro dînatoire suivi du deuxième cours de rock.
Mais ça, c'est une autre histoire!

Avant de te lancer dans les farces, tu vas dans une épicerie exotique et tu demandes des feuilles à samoussas. Elles sont toujours congelées et s'appellent "roll spring pastry". Évite les feuilles à bricks qui sont moins faciles à coller, et qui sont rondes tandis que les feuilles à samoussas sont carrées. Pour le pliage c'est plus simple.

Sort le paquet de feuilles de son emballage et place-le sur un torchon propre que tu auras essoré après l'avoir passé sous l'eau chaude. Referme le torchon sur les feuilles.
Pendant toutes la préparation tu devras sortir une feuille après l'autre, et tu replaceras toujours le torchon humide dessus. 
C'est important car ainsi les feuilles restent souples sans être fragiles.

Les recettes d'hier. (Tu peux mettre ce que tu veux, à ton goût! ajouter de la sauce tomate, ne mettre que des légumes, ou du fromage.... Tout est permis!)

1) Au boeuf. 
Deux steaks hachés, un oeuf, deux échalotes, un demi bouquet de coriandre fraîche, une gousse d'ail, sel, poivre, épices à Keftas (mais pour les épices c'est toi qui choisis à ton goût), sauce piquante (type sriracha ou pâte de piments, voire harissa).

Dans un mixer tu haches menu les échalotes, l'ail et la coriandre.
Tu mélanges avec la viande et l'oeuf.
Tu sales, tu poivres.
Tu ajoutes les épices à keftas.
Tu goûtes.
Tu rectifies si nécessaire et tu ajoutes la sauce pimentée à ton goût. Tu peux aussi ne pas mettre de sauce piquante et la servir sur la table au moment de manger. Ainsi chacun trempera en fonction de ce qu'il aime.
Couvre de film étirable et place au frigo.

2) Au poulet.
Deux blancs de poulet, un oeuf, deux échalotes, un demi bouquet de coriandre fraîche, une gousse d'ail, sel, poivre, poudre de massalé, sauce piquante.
Hache le poulet puis fais comme pour le boeuf.
Couvre de film étirable et place au frigo.

3) A l'ananas.
Une boite d'ananas au sirop.
Du sucre (roux de préférence). Ici on a utilisé du muscovado (un sucre de canne pas du tout raffiné et donc très noir et compact mais surtout très parfumé!) parce que mes voisines ne connaissaient pas.
Un peu de beurre.
Une poignée d'amandes effilées.
Faire fondre le beurre dans une poêle.
Ajouter l'ananas coupé en petits dés.
Laisser caraméliser.
Ajouter les amandes.
Bien mélanger pour que tout soit bien enrobé de caramel.
Réserver.

4) Au fromage.
Une bûchette de chèvre et des olives, du poivre: un tranche de fromage, une olive noire coupée en dés, un tour de moulin à poivre.
Du roquefort écrasé à la fourchette dont on a fait des boulettes, sur lesquelles on a collé deux cerneaux de noix.

5) la colle.
dans un bol tu mets deux belles cuillères à soupe de farine et tu ajoutes doucement un peu d'eau tiède tout en remuant. Tu dois obtenir une pâte plus épaisse que la pâte à crêpe, très lisse. Tu devras en préparer d'autre mais si tu en fais trop, elle sèche.

Et maintenant, le tuto. (Tu cliques sur les images pour les voir en grand!)
Tu tires une feuille de pâte du paquet (c'est un peu élastique, mais relativement résistant).
Tu la coupes en trois bandes (voila pourquoi elles faisaient trois essais: une feuille complète à chaque fois!).
Avec une cuillère tu prélèves un peu de farce que tu places sur le coin inférieur gauche de ta bande. 


 Essaie de placer la viande de manière à ce qu'elle suive déjà la diagonale avec l'angle supérieur gauche. (Tu suis?)
Laisse un peu de pâte visible sur le bord latéral gauche et sur le bord inférieur.
 Tu saisis le coin inférieur gauche et tu le rabats sur le bord supérieur. Ça doit venir juste en regard. Et là tu presses un peu le long de la ligne pour faire adhérer.
 Maintenant tu prends l'angle supérieur gauche (formé par le premier pliage) et tu l'emmènes de manière à obtenir ce que tu vois sur la photo suivante. Là, juste en dessous.
 Voila, comme ça!
 Tu prends l'angle supérieur gauche et tu le rabats sur le bord inférieur en suivant la ligne.
Tu saisis l'angle inférieur gauche et tu rabats en suivant la ligne.
 Quand il ne reste que peu de bande, tu mets de la colle (au doigt, à la cuillère, au pinceau) sur tous les bords de la pâte restante et tu rabats sur le le triangle déjà formé.
 Tu peux couper ce qui serait en trop ou continuer le pliage avec la colle.
 Tu obtiens ce merveilleux et parfait petit triangle.
Tu presses alors sur deux côtés (pas le côté renflé par la farce!).

Pour y parvenir sans souci, prépare une feuille de papier que tu découpes en bandes. Fais le pliage sur le papier pour qu'il te devienne évident et naturel. Après tu te lances.
Tu prévois un après-midi pour une cinquantaine de samoussas.

La cuisson.
En friture (poêle, friteuse, wok), mais attention: si tes samoussas sont mal fermés, mal collés, ils vont s'ouvrir et la farce se répandra dans l'huile en provoquant des éclaboussures brûlantes.
Au four: ne laisse pas les triangles se chevaucher, ils se colleraient entre eux et la présentation en souffrirait.
Four très chaud (200 à 220°). 
Dans les deux cas, tu surveilles et tu les sors quand ils sont bien dorés.
Chauds ou froids c'est un régal.
Tu peux prévoir des sauces de toutes sortes pour les accompagner.

Nous avions mis chaque série sur un plateau différent. 
Nathalie, à la sortie du four et de la poêle a oublié de les différencier... Et ce n'est pas toujours possible de les reconnaître une fois cuits! 
pas grave! On a alterné le salé, le sucré, la viande et le fromage etc... 
Et on a encore bien ri!

Ce billet est hyper long, mais il devrait t'aider à réaliser ces petits bonheurs du palais!

T'as faim maintenant, hein?....

mardi 6 novembre 2012

Ça sent déjà Noël!

Sans doute vas-tu me reprocher de n'avoir pas photographié toutes les étapes du montage...
Sache cependant lectrice, que j'y ai mis toute ma bonne volonté mais qu'il s'est révélé impossible de tout faire: tenir les éléments et tenir l'appareil photo.
D'autant que j'avais les mains très collantes!
Avec les explications qui suivent, tu vas mieux comprendre et tu me pardonneras.

Dans un premier temps, j'ai voulu suivre précisément les instructions données sur le livret.
J'ai donc préparé un glaçage, appelé aussi "glace royale": un blanc d'oeuf dans lequel tu mélanges du sucre glace en quantité suffisante pour obtenir une pâte assez épaisse.
Pour la plaque de fond, j'aurais pu faire une plaque de pain d'épices, ou de nougatine, ou de ce que je voulais.
Le livret propose de se servir d'une plaque très fine de contre-plaqué.
J'ai choisi de déposé une feuille azime (G. Detout, Lyon) striée (que je nommerai "fond" dans les explications) .
On place d'abord un fronton et une paroi latérale qu'on colle à la fois sur le fond et entre elles en déposant un filet de glace royale. On maintient fermement.
Puis on ajoute l'autre fronton auquel s'ajoute la dernière paroi latérale.
Là, tes deux mains ne suffisent pas pour maintenir le tout....
Et quand tu crois que ça tient.... Ça s'effondre!
Une fois. deux fois...

J'ai donc décidé de changer de "colle".
L'isomalt (G. Detout) sera mon sauveur.
Ce sucre inverti devient liquide à la chaleur du feu et peut être chauffé autant qu'on le souhaite sans jamais brûler.
Et le montage va aller bien plus vite.
Fixation des quatre parois, sur le fond et entre elles.
Collage du toit et de la cheminée.

Voila, la maison est terminée, reste à la décorer.
Comme il s'agit d'une répétition générale avant Noël, je n'ai pas ajouter d'autres décors que ceux que j'ai fabriqués en pain d'épices.
Mais c'est encore une leçon à retenir: si je veux pouvoir placer tous les animaux sans avoir cette impression de trop serré, je devrai prévoir une plaque plus grande. Je pense d'ailleurs faire une plaque en pain d'épices que je napperai de chocolat.
Autre leçon: le glaçage royal doit être encore plus dense avant de s'en servir. En effet, il faut qu'il forme des coulures mais doit se figer assez rapidement pour éviter les coulures qui font moches (et il y en a plein sur cet essai).

Pendant que la maison se consolide, je passe à la déco des étoiles, sapins et bestioles.
Toujours avec le même glaçage, que je sépare dans plusieurs ramequins afin de pouvoir ajouter les colorants.
En cliquant pour voir les images en grand, tu verras que certains éléments (ours, escargot) scintillent.
C'est que dans le mélange glace royale et colorant, j'ai ajouté de la poudre colorante or.

Quand tout cela est bien sec, je fais fondre du chocolat noir.
Une seringue me permet de faire des dessins plus fins (sur les frontons et le toit).
Pour finir, toujours grâce à l'isomalt que je remets à chauffer, je colle tous les décors.

Voila.
Sois indulgente, c'est un premier essai avec tous les défauts dont j'ai parlé et ceux que je passe sous silence.
 Vue d'ensemble avec le groupe de sapins, l'escargot et le renard. Sur le toit, deux petites étoiles, un coeur et une grosse étoile (contre la cheminée).

 Vue d'une paroi latérale. L’écureuil, le renard, le renne. L'étoile sur la cheminée est plus visible ici.
 Le détail pour voir l'escargot scintiller.
 Le toit enneigé et sa lune couverte de billes de sucre argenté.
 Détail d'un fronton et son décor chocolat. (et les coulures moches).
 L'autre fronton et l'ourson scintillant.
L'entrée, que j'ai bêtement placée à contre-sens par rapport au reste du décor... Encore une erreur de débutante.

Cet après-midi, mes voisines seront là pour les samoussas.
Pas de temps à perdre donc puisque je veux avant leur arrivée: passer l'aspi (les oiseaux se font un plaisir de perdre des plumes et de mettre des graines hors de leurs cages!); corriger au moins un paquet de copies faciles (dictée); me laver les cheveux; me maquiller.... etc.

Oh! J'allais oublier: l'odeur du pain d'épices a envahi la cuisine et la pièce où j'avais placé le plateau pour le mettre au frais. Du coup, chez moi, ça sent déjà Noël!

lundi 5 novembre 2012

Un conte à déguster...

 Tu me pardonneras lectrice si je reprends à mon compte, et pour des futilités (indispensables), une expression très sérieuse et très connue?
Oui?... Merci.

Cette semaine, ce blog sera culinaire ou ne sera pas.
Je sais que certaines (au hasard je nomme Carry!) attendent avec impatience les samoussas.
Mes voisines viennent demain après-midi pour la démonstration. On fera les photos à ce moment-là et je pourrai faire le billet dans les jours (que dis-je! Les heures!) qui suivront.

Pour aujourd'hui je veux te montrer que lorsque je m'absente et que mes pas (mes roues) me mènent vers les confins orientaux de nos frontières, j'en profite un max!
Nous étions chez le père du Héros. La frontière suisse est à environ vingt minutes de voiture et nous nous y rendons à chaque fois que nous sommes là-bas.
Bien sûr nous rapportons du chocolat, mais ce n'est pas le but principal.
Nous y trouvons des produits que nous aimons et qui n'existent pas dans notre bel hexagone.

Surtout quand les fêtes approchent, qu'il s'agisse de Noël ou de Pâques, je suis certaine de trouver des trucs qui me font rêver et qui s'utilisent dans la cuisine.

Cette année, j'ai enfin dégoté les emporte-pièces en forme de flocon de neige que je cherche depuis au moins deux ans.
Dans une boite ronde, six emporte-pièces sur deux modèles de flocons, chacun décliné en trois tailles: un grand, un moyen et un petit.
Rien que ça et j'étais heureuse.

Mais voila que juste à côté, j'ai vu une boîte qui m'a mise en pâmoison.
Il s'agit d'un kit d'emporte-pièces qui permettent de faire une maison en pain d'épices et son décor extérieur!
Dans la boite, le livret contient en plus les recettes qui vont bien: celle du pain d'épices qui servira à faire les éléments ainsi qu'une autre de pâte entre sablée et brisée.

Rentrés hier soir, dès que tout a été rangé, j'ai préparé la pâte qui doit reposer une nuit afin de durcir un peu.
Je n'ose même pas te donner les détails de la recette tellement elle est diététiquement incorrecte.

Ce matin, j'ai donc commencé la fabrication de tous les éléments et leur cuisson.
Comme d'hab', tu cliques pour voir en grand et mettre dans le bons sens si nécessaire!)
 Le pâton de départ fait un peu plus d'un kilo.

 Une paroi latérale et quelques éléments de décor. Les étoiles sont issues des emporte-pièces flocon de neige petit modèle. La lune est un très vieil emporte-pièce que môman m'a donné. Le hérisson, comme tous les autres animaux que tu verras ci-dessous viennent d'une boîte achetée il y a deux ans chez Ikéa. Le tout est présenté cru.
 Les deux pans du toit.
 Dans le four, à mi-cuisson, deux frontons et une paroi latérale ainsi que les éléments de la cheminée.
 Les mêmes à la sortie du four. Si tu compares avec les éléments crus, tu vois que ça gonfle un peu. Mais cette première fois m'a appris quelque chose que j'appliquerai la prochaine fois: plus je pétris et repétris la pâte et plus elle gonfle. C'est ainsi que les derniers éléments du décor sont plus gonflés une fois cuits que les premiers éléments de la maison.

 Écureuil, ourson, renard et escargot (Ikéa),  étoiles (moyennes) et sapins.

Voila.
Maintenant je vais devoir assembler tout ça et décorer de manière à en faire un ensemble joli et très allemand...
Tu verras donc la suite plus tard.
(C'est une façon comme une autre de fidéliser son lectorat, non?)

Reste plus qu'à se souvenir du conte de la maison en pain d'épices.....