jeudi 13 mai 2010

Péda-gogue*

Ma vie étant un long fleuve tranquille qui ne charrie qu'amour et joie, je me vois aujourd'hui dans l'obligation de te faire un petit topo sur un objet du quotidien auquel on ne prête pas toujours l'attention qu'il mérite.
J'ai nommé le papier toilette, aussi appelé PQ par les intimes (et nous sommes nombreux à avoir une relation intime avec ledit papier).

Il faut d'abord faire un choix. Et tu l'auras remarqué, lectrice attentive, il y a pléthore en la matière.
En feuille à feuille ou en rouleau? Blanc ou coloré? parfumé ou pas? Avec motif ou uni?

Le coloré, et plus encore le parfumé, me laisse rêveuse quant aux motivations....
Est-ce seulement pour l'assortir au papier peint ou à la peinture du lieu d'aisances? Parce que, en dehors de cette raison, et au vu de son usage, la couleur ne semble pas primordiale.
Rose?... Il paraît que ça fait girly et tes hommes vont trouver ça moyen.
Vert?... C'est frais et dans l'air du temps.
Avec fleurettes?.... Tu frôles la faute de goût si tes murs affichent aussi un motif qui pourrait bien jurer avec les pâquerettes!
Je sais que certains vont jusqu'à placer du papier imprimé dollars......................

Passons au parfum.
J'ose espérer que tu ne vas pas jusqu'à imaginer que tu auras l'anus parfumé au chèvrefeuille après t'être proprement, et longuement, essuyé avec quelques feuilles, vertes de préférence, et fleurant bon la plante grimpante?
Tout comme le papier coloré ajoute la touche déco-visuelle, le papier parfumé aurait alors une mission déco-olfactive et ne servirait donc qu'à embaumer ce lieu étroit et clos.

Sauf que (pardon d'insister) le matin quand papa, maman et les trois mouflets sont, à tour de rôle, passés là dans un même but et ont obtenu le même résultat, le délicat parfum du papier toilette n'est pas assez costaud pour lutter!
C'est zone Sévéso pour quelques heures si tu n'as pas pris la précaution de laisser à la portée de tous une bombe aérosol au muguet!

Le feuille à feuille pose le problème à la fois du début et de la fin de paquet.
Le premier jour, tu places, tant bien que mal, le paquet dans le distributeur. Il te faut lutter un certain temps pour parvenir à faire passer la première feuille dans la fente de distribution. Quand tu y parviens, tu refermes le boitier et le paquet, sur lequel ta main n'appuie plus, prend tout l'espace, bloquant par le haut et par le bas le paquet de feuilles. La première demande va être sportive!
Papa, ou l'un des mouflets, agacé par la lutte, finira par glisser ses doigts dans la fente et attrapera alors au minimum dix feuilles, dont cinq tomberont au sol. Personne, à part toi, ne remarquera ces feuilles éparpillées qui se sont glissées derrière le trône. Cependant, après cet incident mineur, la distribution prendra son rythme de croisière.

Mais voila que la fin du paquet s'annonce déjà (et un couple plus trois minots, ça débitent!).
Or, le paquet n'est plus du tout comprimé et quand arrivent les vingt-cinq dernières feuilles, il suffit d'un rien pour que tout ce qui reste tombe.
Mais évidemment elles ne tomberont pas dans la main du malheureux, pressé bien sûr, venu obéir à la nature! Ce serait trop facile, voire trop rigolo!
Que nenni!
Elles tombent parterre, en accordéon depuis la main de la victime.
Inutile de tenter de replacer ces feuilles dans le distributeur, ce serait t'exposer à une nouvelle avalanche de feuilles dès le prochain visiteur.
Tu les placeras donc sur la chasse d'eau, prenant soin de mettre un nouveau paquet dans la boite distributrice, tout en espérant (vainement) que chacun s'oblige à finir d'abord le paquet abandonné dans ce qui se trouvera forcément dans son dos....
Mais personne ne voit ces feuilles orphelines.
Tu perds ainsi l'équivalent d'un paquet par lot de six.

Alors voila, pour contrecarrer tous ces problèmes, tu as choisi du papier blanc, sans parfum et en rouleau.
Sage décision, crois-tu.
Mais attention!!

Tout comme les Gros-Boutiens et les Petits-Boutiens de Lilliput, la guerre du sens te guette!

En effet, il y a les adeptes du "par-dessus" (je rappelle que je parle d'un rouleau de papier toilette, en aucun cas de position sexuelle!): le papier se déroule en arrivant par le haut.
Position fâcheuse quand le rouleau est plein car alors tu ne vois pas la feuille qui reste collée contre le rouleau et en position haute.
D'autres préconisent le "par-dessous" (même remarque que précédemment, ce qui ne dois pas t'empêcher, si tu le souhaites, de t'exprimer sur le sujet en fonction de tes préférences): là, normalement, et quel que soit le taux de remplissage du rouleau, la feuille doit pendre le long du mur ou de la porte (selon où est installé le dévidoir).

Evidemment j'exclus volontairement de cette étude les pas bricoleurs, les jeanfoutistes qui, n'ayant pas de dévidoir, laissent le rouleau, au mieux, sur la chasse d'eau, au pire, posé au sol ou sur une pile de magazines.

Dans un autre billet je démontrerai que ces pratiques ne sont absolument pas raisonnables, qu'elles peuvent s'avérer dangereuses dans certains cas.

* Maintenant tu comprends le titre. Pardon, c'était plus fort que moi!


3 commentaires:

Maryse a dit…

Sans rapport avec le pq...
Pour faire un Ç, maintenir la touche ALT enfoncée en tapant 0199.
Ça m'énervait également de ne pas savoir le faire et j'ai retrouvé un tableau qui regroupe le codage ANSI des fontes.

MamyS a dit…

Ça aussi c'est de la pédagogie!
Merci Maryse!

Karine a dit…

Dans l'ensemble c'est comme pour nos z'hommes, on lui demande simplement d'être doux, résistant, costaud même, et disponible en cas de besoin (hum !).

Merci pour tes gentils com' sur mon blog.

A bientôt.

Karine