jeudi 14 janvier 2010

Lettre à celui qui répondra....

Environ cinq cents kilomètres par semaine.........................
Aujourd'hui, en revenant du collège n°2, j'ai pensé que, finalement, j'avais peut-être de la chance.
Et pour que ces voyages deviennent non seulement un plaisir, mais aussi que ma sécurité soit assurée, j'ai décidé d'écrire au recteur d'académie, au ministre de l'éducation nationale, au président, au roi, à l'empereur.... Bref! à celui qui répondra à ma demande.
je te livre lecteur, la lettre telle que je pourrais l'écrire.

Monsieur,
vagabonder sur les routes auvergnates quand on est sur trois établissements pourrait paraître fatiguant et dangereux.
Cependant, je me dois de reconnaître que ces périples me permettent d'admirer cette région aux multiples splendeurs.
Ainsi, il y a quelques jours, pouvais-je contempler les pentes forestières couvertes de neige. J'admirais aussi les champs, bordés par les murets de lauzes blanchis et les grands arbres lointains figés dans leur gangue de glace.
Aujourd'hui, la fonte est amorcée et le paysage a changé. Etendues marbrées de vert, de noir, de brun et de blanc sur lesquelles, à l'horizon, les pentes, maintenant libérées de la neige, paraissent bleutées dans la brume légère.

N'allez pas croire, cher monsieur, que ma récente nomination sur ces trois postes m'a rendue poète. Je goûte simplement les plaisirs visuels que m'offrent mes périgrinations.

Cependant, ce plaisir simple met ma vie en danger.
Je ne peux m'empêcher de contempler le paysage, et pourquoi m'en empêcherais-je? Si Dieu me met ça sous les yeux, ce n'est pas pour que je détourne le regard. La prudence, quant à elle, m'interdit de fermer les yeux. Je m'applique donc à ne pas excéder les 25 kilomètres/heure.
Toutes ces précautions n'y changent rien: je ne reste pas sur la voie de droite, comme il est conseillé...

Il se trouve que je ne suis équipée que d'une voiture de tourisme tout à fait ordinaire. De ce fait, je suis obligée d'emprunter, comme tout un chacun, les routes. Les vraies. Celles entretenues (très bien je dois le reconnaître) par les services départementaux.
Si je pouvais passer outre cette obligation, croyez bien que je ne vous ennuierais pas avec un courrier qui ne ferait que vous décrire les merveilles naturelles locales.

De même, lorsque je suis sur ces routes, si j'y étais seule, cette lettre n'aurait pas lieu d'être.

Or, il y a d'autres usagers qui usent le bitume auvergnat.
Je ne doute pas que la plupart sont comme moi obligés d'être là au moment où j'y suis moi-même.
Peut-être pourrait-on interdire ces routes à tous ceux qui n'y sont que pour faire du tourisme (ce qui leur serait autorisé pendant les vacances scolaires). De même, les personnes qui ne se déplacent que pour faire leurs courses, aller voir maman ou papy, devraient se voir interdits de circulation pendant les heures où je suis susceptible de me rendre dans l'un ou l'autre des établissements scolaires.

Je suis bien consciente de l'impossibilité où vous vous trouvez de faire appliquer ces mesures, que d'aucuns contesteraient. (Encore qu'avec un peu de bonne volonté...)

C'est pourquoi, après mûre réflexion, j'ai trouvé une solution, simple, efficace et qui vous agréera, je n'en doute pas.
L'objet de ce courrier, vous le comprenez maintenant, est de vous la soumettre.

Il suffirait que vous débloquiez quelques fonds afin de m'attribuer dans un premier temps un véhicule confortable, avec climatisation et banquette chauffante.
J'attire ici votre attention sur ma modération: point d'écran de télévision, nul appareil vidéo...
Un strict confort minimum, voila ma demande.
Ce véhicule, dont je ne doute pas qu'il soit haut de gamme tout de même, serait mis à ma disposition avec un chauffeur expérimenté, prudent et silencieux.
Et moche et pas musclé.
(ça c'est pour que mon Héros soit rassuré, je vous expliquerai plus tard).

Ainsi équipée, je pourrais me rendre sans angoisse dans n'importe quel établissement en toute sécurité pour moi et pour tous les usagers de la route.
Et je pourrais enfin contempler les paysages changeants au rythme des saisons.....

Persuadée que vous prendrez en compte ma demande, je vous prie, Monsieur....blablabla... blablabla...


Bon, lecteur, à toi de jouer.
Si tu connais le recteur, le ministre, le président, le roi ou l'empereur, donne-lui l'adresse de ce blog....

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