mercredi 15 décembre 2010

Journée de m..........................

Il y a des jours comme ça........................
Dès le matin tu te dis que tu ferais beaucoup mieux de rester couché(e).

Dans mon cas c'était hier.
La journée commençait d'autant plus mal que je savais qu'un rendez-vous détestable était fixé pour 15h15 précises.
Si précis, tu te dis que je vais prendre le train.

Non.

J'avais rendez-vous avec un -logue.

Pour que tu profites pleinement de cette histoire je vais faire un petit retour en arrière.

Depuis dix jours environ, j'avais mal à une dent.
Vois-tu lectrice, la nature, dans sa grande bonté, n'a pas jugé nécessaire de m'affubler de quatre dents de sagesse comme tout le monde.
Dès le départ j'étais programmée pour n'être point pleine de sagesse.
Aussi me dota-t-elle d'une seule de ces grosses dents.
Encore ne me l'octroya-t-elle que tardivement car je devais avoir 25 ans quand la poussée s'acheva.

Comme d'autres parmi les humains, j'eus quelques déboires dentaires.
Cette unique dent de sagesse fut soignée, puis dévitalisée mais toujours conservée.

Or, il y a une dizaine de jours, non seulement elle me fit mal mais je m'aperçus qu'elle bougeait.
Je revivais mes 7 ans: la langue toujours sur cette mobilité intra-buccale. Un index parfois allait aussi à la rencontre de l'importune.

Quand la douleur eut atteint ce que je considérais comme le point ultime, je me mis en quête d'un dentiste.

Lectrice, si tu arrives sur ce blog tu ne sais pas ce que les fidèles et plus anciennes savent depuis le début: je ne suis pas native de Nickelcity.
Mes racines familiales sont aussi fragiles que mes racines dentaires.
Je n'ai pas de véritable point d'attache.
Et par là même pas de -logues de longue date.

le dernier gynéco -logue que j'ai vu, n'a pas mis mes enfants au monde puisqu'eux aussi ont profité de la mobilité maternelle pour voir le jour ici où là dans notre beau pays au gré des mutations.
L'ophtamo-logue que nous vîmes l'an passé le Héros et moi est installé à 70 km de chez nous parce qu'ici, les rendez-vous sont à un an!
Obtenir qu'un non-logue -un généraliste donc- acceptât de me recevoir avait relevé de l'exploit!

Et me voila avec cette douleur dentaire.
Après m'être renseignée auprès de mes collègues, je pris à la fois mon courage à deux mains et mon téléphone d'une seule, pour réussir cette gageure: décrocher un rendez-vous chez l'homme de l'art.
"Vous êtes déjà cliente chez nous?" fut la question qu'on me posa à cinq reprises.
Par quatre fois je répondis que non parce que je n'habitais à Nickelcity que depuis peu.
Quatre fois on me dit alors: "Ça ne va pas être possible. Le docteur Tartemolle est déjà en surcharge. Désolée."
Et quatre fois on raccrocha avant que je puisse demander où m'adresser.

La cinquième fois, mon ton exaspéré heurta sans doute ma correspondante qui daigna m'éclaircir sur deux points:
d'abord elle affirma que la mobilité à outrance posait de graves problèmes pour le suivi médical.........................................
....................................?
Ensuite elle ajouta que de toutes façons une dent de sagesse ça ne concernait pas le dentiste - ah bon?- non madame, c'est le stomato-logue que ça regarde!
Et de me lancer un nom avant de raccrocher.

L'accueil premier chez le stomato fut le même: "vous êtes cliente? Qui vous envoie?"
A quoi je répondis en re-re-re-re-re-répétant mon histoire de mutation à répétitions et ajoutait pour la sixième fois que je souffrais exagérément.

Et j'obtins un rendez-vous pour le jour même à 16 heures.
Lequel rendez-vous déboucha sur un autre, pris au service radiologie de l'hôpital pour le lendemain, qui lui même me fit revenir à mon point de départ, hier à 15heures 15 pour arracher la douloureuse grosse dent.

A ce point de ma narration tu te dis lectrice: "Ouf! enfin! qu'est-ce qu'il est long ce billet!"

Oui mais non. Car, si tu relis le titre dudit billet, j'ai bien écrit "journée de m..." au singulier.
C'est donc ce jour du rendez-vous qui est merdique.
Tout ce qui précède n'est écrit que pour bien te faire sentir mon désarroi.....

Reprenons.

Installer dans le fauteuil, je me tords les doigts.
le stomato, bien gentil me rassure: ce sera l'affaire d'une seconde.
J'ai peur? Il fera une anesthésie.
J'ai peur de la piqûre d'anesthésiant?
Qu'à cela ne tienne, il me traitera comme il traite les plus petits: un petit peu de gel goût fraise pour anesthésier en surface.

Il regarde bien la radio.
Il revient vers moi et inspecte ma bouche.
Repart à la radio.
Revient à moi, mets un doigt sur une autre dent, proche de la coupable initiale et assène: "Celle-là aussi il faut l'ôter parce que sinon, dans deux mois vous revenez avec la même douleur......................."

Arghhhhhhhhhhhh...........

Un coup de gel fraise............Pause................ Une piqûre..............Une seconde.............Trois...............Quatre......................
Pause.

Retour du doigt dans ma bouche.
Je ne sens plus rien.
Et dans la minute qui suit, cette annonce surprenante: voila, c'est fait.

C'est souriante que je regagnai alors le domicile conjugal.

Craignant de ne pouvoir manger normalement j'avais mis au menu des cuisses de poulet et une purée pommes de terre -carottes.
Au moment de placer les cuisses de poulet dans la sauteuse je m'aperçus que deux d'entre elles, mal décongelées, étaient restées agglutinées ensemble.
Je les attrapais afin de promptement les séparer.
Mal m'en pris.
A moins que je m'y pris mal.
Elles résistèrent. J'insistais.
Quand la rupture se produisit, l'ongle de mon majeur gauche, suivant le mouvement imprimé à la cuisse tenue par cette main, subit une même poussée vers le haut.
Retourné en partie, arraché en partie l'ongle..................................
P*$ùmmkhbgfhgcky/*$^ù:;lpoi$*ù^ain !...........................................................

Un morceau de papier absorbant enroulé autour de mon doigt sanguinolent, je me rue vers la salle de bains où je sais trouver de quoi panser proprement ma blessure.
Pour attraper le matériel nécessaire je me penche vers le dernier tiroir tout en bas que j'ouvre de la main droite.
Je me saisis de compresses, d'une paire de ciseaux adéquats et de sparadrap.
Fermeture du tiroir.

Quand je me redresse, je ne vois pas que mon long collier à trois rangs est resté coincé dans la poignée du tiroir.

Arrachage d'un rang de perles fantaisie en tous genres...................................

Bilan de la journée: en trois heures environ j'ai subi l'arrachage de deux dents, d'un ongle et d'un rang de collier.

Tu sais ce qui me désole le plus?
C'est que depuis deux minutes tu te bidonnes en me lisant.
Quand je pense que je ne voulais même pas t'arracher un sourire!


2 commentaires:

Karine a dit…

Il y aura des jours meilleurs (pfhu hu hu !).

MamyS a dit…

On ne rit pas!!!!